Le PDG de la société italienne d'ingénierie et exploration pétrolière (Saipem - filiale du groupe Eni), Pietro Franco Tali, a démissionné mercredi dernier, dans le cadre d'une enquête pour des soupçons de corruption en Algérie, lancée par le parquet de Milan. Dans un communiqué la Saipem affirme que Pietro Franco Tali a présenté sa démission au conseil d'administration qui a immédiatement désigné Umberto Vergine, déjà membre du conseil d'administration, pour le remplacer.Selon un communiqué,le PDG démissionnaire n'est pas visé par l'enquête judiciaire, mais ces mesures ont été prises pour faciliter la défense de la société, ainsi que le lancement d'une enquête interne concernant le respect des normes anti-corruption. Deux autres dirigeants de la société ont été également suspendus " à titre préventif ". Il s'agit de Pietro Varone, responsable de la division ingénierie et construction, et Alessandro Bernini, Chief financial officer de l'ENI. Dans cette affaire, les trois responsables de Saipem sont soupçonnés de corruption dans des contrats avec Sonatrach.L'enquête ouverte par le parquet de Milan porte sur de grands contrats conclus par la Saipem et Sonatrach avant 2010. Selon le quotidien " Il Sole 24 Ore ", cité par le journal Les Echos, la justice italienne enquête sur les conditions d'obtention par Saipem d'un contrat de 580 millions de dollars pour la réalisation du gazoduc GK3, reliant Hassi R'Mel à El Kala. Sont également visés par cette enquête, deux autres contrats, conclus avec l'allemand Contel Funkwerk Plettac et l'américain Ccic. Selon Les Echos, Saipem a obtenu, entre 2000 et 2008, plusieurs contrats, pour un montant global de 6,5 milliards de dollars. Cette affaire intervient deux ans après l'arrestation de l'ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et de ses deux fils, accusés de corruption. Le groupe Eni a affirmé pour sa part être convaincu d'avoir mené ses activités industrielles en conformité avec la législation locale, les procédures internes, son code d'éthique et la charte 231, un ensemble de règles d'honnêteté souscrites par les firmes italiennes. Saipem a en outre indiqué avoir offert sa pleine coopération au parquet de Milan et va lancer un audit interne pour vérifier si toutes les règles anti-corruption ont été respectées.