Le 4e art occupait depuis samedi dernier (25 mars) et ce jusqu'à avant hier, la scène culturelle à Boumerdès qu'il secoue pour la faire sortir de sa léthargie. Et en cela, les initiateurs des Journées théâtrales pour enfants et du premier colloque international sur la création artistique et l'imaginaire de l'enfant ont réussi magistralement. L'honneur de réunir « chaque jour 5000 enfants dans les salles de Boumerdès, Bordj Menaiel et Boudouaou » autour de diverses pièces théâtrales jouées par des troupes venues des quatre coins du pays revient à la direction de la culture et à l'association Théâtre Sindjab de Bordj Menaiel. Le président de celle-ci, Omar Fetmouche qui est aussi directeur du Théâtre régional de Béjaïa, a déclaré hier (mardi) au cours de son intervention à l'ouverture des travaux du colloque : « Nous avons voulu que ces journées soient une cure théâtrale pour les enfants qui ont été traumatisés par des années de violence . » Et d'ajouter : « Nous allons vers 30000 enfants environ qui auront assisté à nos spectacles durant cette semaine théâtrale. » En effet dans les trois villes où se déroulent les activités de la manifestation, parents et enfant, ont affiché un engouement certain pour les spectacles proposés. Ils auront ainsi renoué, l'espace d'une semaine, avec le 4e art. Le colloque intervient « pour lancer un débat sur la place du théâtre pour l'enfance, ce qu'il faut faire pour encourager sa pratique, l'améliorer », a dit M. Fetmouche. Le docteur Makhlouf Boukrouh a insisté dans son intervention sur l'absence, en Algérie, d'une politique de promotion de la culture, en général, et celle de l'enfant, en particulier. « Tous nos programmes pour enfants sont importés et ne tiennent nullement compte de l'environnement dans lequel évolue notre enfance », a-t-il déclaré. M. Boukrouh plaide pour l'institutionnalisation du théâtre pour enfants : pourquoi pas des salles spécialement pour ce segment partout dans le pays avec des associations spécialisées et un cadre juridique approprié ? s'interroge-t-il. M. lucas Rodelli, le président du théâtre Invito de Milan a livré à l'assistance un témoignage sur l'expérience italienne dans ce domaine d'où il ressort de grandes disparités entre ce qui s'accomplit dans ce domaine en Europe et en Algérie. M. Rodelli qui a révélé qu'il existe près de 250 compagnies de Théâtre pour enfants dans son pays, il a également parlé du rôle des jeux, des spectacles, des contes, de la télévision, de la technologie dans la constitution de l'imaginaire de l'enfant. Il a de ce point de vue mis l'accent sur la complexité de la tâche de production d'œuvres culturelles et artistiques destinées à l'enfance considérant que « beaucoup d'éléments entrent en considération, surtout l'aspect psychologique ».