Les protestataires dénoncent la «sourde oreille» du groupement d'entreprises portugaises chargé de l'extension du métro. En grève depuis une vingtaine de jours, les ouvriers du Métro d'Alger maintiennent la pression. La réunion organisée, hier, avec la direction de l'entreprise et l'inspecteur du travail n'a pas donné satisfaction aux grévistes. «Les représentants des travailleurs se sont réunis avec la direction de la société et l'inspecteur du travail. Nous avons exigé, en plus de l'application des clauses du contrat de travail qui engage toutes les parties, la réintégration des 68 ouvriers licenciés abusivement après le lancement de notre mouvement. L'inspecteur, qui devait défendre les intérêts des employés, a été insolent. Il n'a pas même voulu, comme l'exige la réglementation, nous remettre le PV de réunion», s'indigne Amar Mokhtar, membre du syndicat d'entreprise. Les travailleurs ont décidé de maintenir leur grève, lancée depuis le 21 septembre dernier. Les chantiers du projet d'extension de la ligne 1 vers la place des Martyrs seront à l'arrêt «jusqu'à la satisfaction totale des revendications», confirment les travailleurs qui se sont rassemblés, hier, à la place des Martyrs. Les chantiers des rues Ali Boumendjel, Abane Ramdane, de la place des Martyrs et du jardin Marengo, sont tous à l'arrêt. Les protestataires dénoncent la «sourde oreille» du groupement d'entreprises portugaises Teixeira Duarte et Zagop Andrade, chargé du projet d'extension du métro. Les ouvriers n'en sont pas à leur première action contre leur employeur. Une première grève de cinq jours a été lancée en avril dernier, mais n'a pas fait fléchir l'employeur. «L'entreprise portugaise, qui menace les ouvriers et leurs représentants syndicaux, est passée à l'action, signifiant la fin de contrat de 68 ouvriers. Nous avons exigé l'application simple de la réglementation du travail. L'entreprise portugaise ne fait pas trop cas de la loi algérienne. Elle n'est pas disposée à prendre en charge les droits socioprofessionnels des travailleurs contractuels malgré les retards et les surcoûts qu'induira la grève», rage Amar Mokhtar. Une plateforme de revendications a été présentée à l'entreprise, au ministère des Transports. Les grévistes réclament l'application des clauses contractuelles relatives, entre autres, au paiement des heures supplémentaires et des primes de rendement, d'hygiène et de la femme au foyer. «Les ouvriers travaillent 300 heures par mois au lieu des 262 heures convenues dans les clauses du contrat. Nous sommes sur chantier 12 heures par jour et même les week-ends. Le syndicat exige que la loi sur les relations de travail soit scrupuleusement appliquée. Rien d'autre. L'entreprise a décidé ces derniers jours de réduire de 3 mois la durée des contrats de 6 mois. Les autorités doivent intervenir. Il y va des intérêts du pays», signale le syndicaliste. Les délais de livraison du chantier risquent d'être perturbés. Le prolongement de la ligne depuis la station Tafourah-Grande-Poste vers la place des Martyrs, au nord d'Alger (1,69 km), comporte deux stations, Ali Boumendjel dans la commune d'Alger-Centre et Place des Martyrs dans la commune de La Casbah. La livraison de cette extension est prévue pour 2015.