Les chantiers du métro d'Alger sont à l'arrêt complet suite à une grève illimitée entamée hier par les ouvriers du Groupe du métro d'Alger-Centre (GMAC) en charge des travaux du métro. Cette entreprise est composée de deux sociétés portugaises Teixera Duarte et Zagop Andrade. Les ouvriers de quatre chantiers du métro d'Alger ont tenu hier un rassemblement à la place des Martyrs afin de protester contre la non-application, par leur employeur, de leur plateforme de revendications établie en avril dernier. Il est à rappeler que ces ouvriers travaillent sur les chantiers des futures stations de métro qui prolonge la ligne Tafourah-Grande poste, à savoir Abane-Ramdane, Ali-Boumenjel, et place des Martyrs. Ce mouvement n'est pas spontané puisqu'il intervient suite à une grève de cinq jours observée au cours du mois d'avril dernier. Pour défendre leurs droits qu'ils estiment bafoués, les travailleurs avaient créé à cette période une section syndicale de l'UGTA chargée d'établir une plateforme de revendications. Cette dernière a été remise au ministère du Travail ainsi qu'à leur direction générale, selon Amar Mokthar, responsable de la section syndicale UGTA, qui a tenu à préciser que la direction générale avait assuré les travailleurs de la prise en charge de leurs préoccupations. Néanmoins, elle semble faire la sourde oreille puisque le document est resté sans écho. C'est donc suite à l'absence de prise en charge de leurs revendications que les ouvriers ont décidé d'entrer en grève illimitée et ce, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Dans cette plateforme, les travailleurs réclament une prime de risque équivalente aux conditions réelles du travail qui, actuellement, n'est pas à sa juste valeur. Ils demandent, l'application des clauses contractuelles relatives aux heures de travail supplémentaires car, les manœuvres travaillent douze heures au lieu de huit. «La première brigade travaille de 7h à 19h, la seconde de 19h à 7h. Nous estimons que le travail de nuit doit être rémunéré à sa juste valeur soit à 100%, ce qui n'est pas le cas pour le moment. En ce qui concerne la rémunération du samedi, nous demandons également une hausse de notre paye de 75% puisque c'est un jour de repos alors que jusqu'à présent, nous sommes payés à 50%. Ces sociétés étrangères ne respectent pas la législation en vigueur», déplore M. Mokhtar, ajoutant que la plateforme de revendications comporte six points dont une allocation de 1 500 DA pour les femmes au foyer, les préavis de fin de contrat, car selon lui, certains ouvriers qui travaillaient depuis longtemps sur les chantiers ont reçu leur fin de contrat sans aucun préavis ni indemnité. «Pour nous, syndicalistes, cette façon de faire s'apparente à un licenciement abusif. Notre employeur a usé de cette méthode après notre premier débrayage d'avril dernier. D'habitude, l'entreprise a chaque fin de contrat effectuait un renouvellement qui garantissait à chacun son emploi. Dès lors que nous avons commencé à exiger nos droits, l'entreprise a utilisé ce moyen de pression afin de nous contraindre à ne plus manifester», nous a-t-il expliqué. En outre, il a indiqué que la direction de l'entreprise avait refusé la création d'une section syndicale alors que les travailleurs y ont droit, ce qui est une entrave aux libertés syndicales. Selon M. Mokthar, le bureau local, le bureau de wilaya et la centrale UGTA sont au courant du mouvement en cours. Au sujet des négociations avec la tutelle, ce responsable nous a indiqué que sa section syndicale avait introduit auprès du ministère du Travail une demande d'audience il y a une semaine. «En principe, l'UGTA devrait soutenir notre mouvement et servir d'intermédiaire dans les négociations. En tout état de cause, nous continuerons notre mouvement si notre employeur s'obstine à ignorer nos droits les plus élémentaires», a-t-il affirmé.