Les travaux de replâtrage, de peinture et de nettoyage menés à la hâte ne concernent que les voies principales, de la Place Audin et de la Grande Poste l La visite du président François Hollande a, semble-t-il, suscité ces opérations conjoncturelles. Le centre de la capitale connaît ces derniers jours d'intenses travaux de réhabilitation de façades d'immeubles. Un chantier improvisé est lancé à la hâte en prévision de la prochaine visite du président français, croit-on savoir. Ces travaux de replâtrage, de peinture et de nettoyage ne concernent que les voies principales de la Place Audin et de la Grande Poste. Un détail que plusieurs habitants ont tenu à relever et regretter. En fait, alors que les ouvriers s'affairaient sans relâche pour terminer les travaux avant le jour «J», bien d'autres chantiers lancés depuis des mois sont à l'arrêt, abandonnés ou carrément bâclés.A la rue Larbi Ben M'hidi, le chantier qui consistait à ravaler et à entretenir les façades des immeubles et des balcons est à l'arrêt depuis plusieurs mois. Sans la moindre explication, les autorités de la wilaya d'Alger semblent avoir changé de priorité. Pourtant, ce projet a été inauguré tambour battant par le wali. Ainsi, hormis les quelques immeubles ayant bénéficié de travaux, la plupart restent toujours sales, et par endroits et ils constituent même une menace pour les piétons. Dans d'autres rues, des travaux de confortement et d'embellissement des piliers des édifices tirent en longueur. Bien que les ouvriers soient toujours là, des citoyens s'interrogent sur les délais de réception du chantier, mais surtout la qualité des travaux. Certains estiment qu'il est préférable de garder le style et les caractéristiques de ces immeubles, alors que d'autres demandent que le travail soit bien effectué et achevé dans les meilleurs délais. «La qualité de la finition laisse à désirer. On dirait que le projet a été confié à des amateurs», dira un habitant de La Casbah, citant l'exemple des immeubles du Front de mer.«Bien que solides, les piliers de ces bâtiments étaient vétustes et usés, mais beaucoup plus jolis que le travail actuel», souligne un autre habitant. A cela, il faut ajouter les désagréments causés aux piétons et aux commerçants, en raison de la poussière et du bruit générés par les travaux. Cependant, d'autres chantiers d'une extrême importance sont toujours à l'arrêt. A l'exemple de la mosquée Ketchaoua, pas loin de la Place des Martyrs. Des travaux qui suscitent le sarcasme des citoyens et des visiteurs. En fait, depuis plusieurs mois, cet édifice historique a été fermé et des échafaudages installés, sans pour autant que les travaux n'aient été entamés à ce jour. Tout compte fait, les seuls travaux de réhabilitation et d'embellissement dont bénéficie la première ville du pays dépendent de conjonctures bien précises, telles que les visites officielles ou les déplacements des ministres. Les chantiers décidés dans le cadre des différents programmes connaissent souvent des retards de réception, des arrêts pénalisants ou des difficultés de différentes natures. Pis encore, des immeubles dont les planchers et les balcons risquent l'effondrement ne sont toujours pas pris en charge par les autorités publiques.