Le premier Colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux en Algérie, qui s'est tenu hier à l'hôtel El Aurassi, a permis de mettre en lumière un secteur encore en phase de structuration et pour lequel de grandes ambitions sont désormais affichées. Les intervenants qui se sont relayés à la tribune de ce colloque, organisé par la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie, ont eu à dessiner les contours de cette activité qui est surtout une affaire d'acteurs privés nationaux et étrangers, mais qui mobilise également les pouvoirs publics au vu de tous les instruments réglementaires et juridiques qu'il est nécessaire de mettre en place. Il faut dire que sur ce plan, beaucoup reste à faire, en l'absence notamment d'un texte réglementant la franchise. Au sujet de la réglementation justement, le secrétaire général au ministère du Commerce, Aïssa Zelmati, a déclaré hier qu'«une étude visant l'élaboration d'un schéma national directeur organisant la création des infrastructures commerciales sera lancée incessamment» pour baliser le terrain et mieux encadrer ce segment d'activité. Les efforts dans ce domaine vont de pair avec l'éradication du marché informel et l'encouragement des commerces de proximité, estime encore M. Zelmati. Les pouvoirs publics ont déjà encadré l'activité de grande distribution à travers le décret exécutif n°12 111 du 6 mars 2012 fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales. Le texte, qui entre dans le cadre de l'application de la loi n°04/08 du 14 août 2004 relative aux conditions d'exercice des activités commerciales, concerne près de 3000 grandes surfaces entre supérettes, supermarchés et hypermarchés. Hier, Alain Rolland, président de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie et président de la Société des centres commerciaux d'Algérie (qui gère le centre commercial de Bâb Ezzouar) a mis en avant quelques améliorations à apporter pour permettre l'expansion du secteur de la grande distribution. Il a cité notamment le problème du foncier, l'amélioration du transport public ainsi que le développement de l'apprentissage et de la formation. Il faut savoir qu'en 2011 le volume global du commerce de détail en Algérie a été estimé à 3370 milliards de dinars, soit 42 milliards de dollars, selon Abdelaoui Meriem, directrice des services informatiques au Centre national du registre du commerce (CNRC).