L'Association des diabétiques d'Akbou (ADA) a organisé samedi dernier une journée d'étude sur le diabète au profit du personnel médical et paramédical à la maison de jeunes A/Rahmane Farès. Au programme de cette journée de formation médicale continue, des communications traitant du diabète associé à la dyslipidémie, à l'hypertension artérielle (HTA) ou à l'ischémie myocardique silencieuse (IMS). Ces conférences ont été animées respectivement par le Pr Oujit, Dr Aouiche et Dr Behidj, affiliés à la Société algérienne de diabétologie. L'on apprendra que la dyslipidémie est une concentration anormale de lipoprotéines ou de lipides (cholestérol et/ou de triglycérides) dans le sang. Le patient diabétique souffrant de dyslipidémie, particulièrement d'excès de triglycérides, est prédisposé aux phénomènes de thrombose (formation d'un caillot de sang dans une veine ou artère). Contrôler les anomalies de ces lipoprotéines est donc un objectif thérapeutique nécessaire pour prévenir les accidents cardiovasculaires. L'HTA entraine des complications multiples (lésion des vaisseaux sanguins, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, crise cardiaque et insuffisance rénale) et son traitement constitue une priorité. Elle fait partie de la face cachée de ce que les spécialistes qualifient d'iceberg mortel : les pathologies invisibles sont plus nombreuses que les visibles. L'ischémie myocardique silencieuse est une souffrance cardiaque chez un patient qui ne se plaint pas de douleurs. D'où l'intérêt de son nécessaire dépistage mais uniquement chez certains diabétiques puisque son coût de revient est assez élevé (quinze millions de centimes environ). Quelle est la thérapeutique adéquate pour l'insuffisance coronarienne avérée ? Les solutions, telles le pontage et l'angioplastie ont été passées en revue. Aux sujets atteints du diabète de type II et d'arthropathie des membres inférieurs, il est conseillé d'établir un ECG (électrocardiogramme) une fois par an en vue de détecter les anomalies telles les coronaropathies. Le message que les médecins aimeraient transmettre concerne la prévention du diabète : «L'OMS et l'IDF lancent une campagne de prévention du diabète sur cinq ans. L'hygiène de vie peut éviter ou retarder les facteurs de risque: exercer une activité physique, s'alimenter de manière saine et éviter ou cesser de fumer. Le diabète est souvent associé à d'autres pathologies et plus de 60% des diabétiques meurent de maladies cardio-vasculaires», dira Dr Belhidj. «L'inertie médicale (Le malade ne prend pas régulièrement son traitement et le médecin ne fait pas tout pour améliorer les choses) est une complicité partagée problématique car le diabétique est un malade à haut risque. Il y a lieu de noter, toutefois, que toutes les thérapeutiques existent en Algérie», soulignera, pour sa part, Dr Aouiche. M'Barek Abarour, président de l'ADA s'est dit satisfait de l'organisation de cette journée d'étude. «L'assistance était nombreuse puisque 75 médecins y ont répondu présents». Notre interlocuteur ajoutera que l'ADA remet des médicaments à ses adhérents démunis de sécurité sociale, distribue des lecteurs de glycémie gratuitement, et leur prodigue un soutien psychologique en parallèle aux campagnes de sensibilisation et autres séjours thérapeutiques estivaux en bord de mer.