On ne trouve pas les mots pour décrire l'ambiance «électrique» que l'orchestre national de Barbès (ONB) a créée, dans la soirée de mercredi dernier, lors de son concert animé au Palais de la culture Malek Haddad. Dix ans après sa première prestation à Constantine, à l'occasion du festival Dima Jazz, la bande de Youcef Boukella, fondateur de l'ONB en 1995, a retrouvé un public enthousiasmé, qu'elle a fait vibrer sans discontinuer durant deux heures. Sur scène, et malgré une sonorisation, dont la qualité n'a pas été à la hauteur de cet évènement, une fratrie de douze musiciens, pour la plupart originaires du Maghreb, ont donné du plaisir et de la joie à un jeune public, qui n'en espérait pas autant. De la musique distillée, tirée d'un répertoire riche en sonorités et en rythmes traditionnels et modernes, fruit d'un métissage réussi de plusieurs genres, il y en avait à profusion. Profane ou avertie, l'assistance s'est laissée emporter par les chants inspirés du rai oranais, du chaâbi algérois, du gnawa, mais aussi du jazz, du rock du reggae et de la salsa. Un spectacle haut en couleurs, avec des amusements sur scène et un public qui n'a guère débranché, se laissant emporter en écoutant les titres les plus célèbres du groupe, comme Sidi Yahia Bnet Paris, Wawa, Khalti Hlima, Gnawa, Alaoui, la rose valse, Dor Biha et autres. Tous ceux qui ont découvert pour la première fois sur scène l'orchestre national de Barbès à Constantine, n'en revenaient pas, surtout qu'ils ont eu droit gratuitement à deux CD, regroupant les meilleurs titres du groupe produits durant 15 ans de scène. Un cadeau à conserver jalousement. Le seul point à déplorer demeure la faible médiatisation de cet évènement musical que beaucoup de Constantinois ont raté.