Ils étaient dix sur scène, dix à suer eau et sang pour enflammer la salle Atlas et son public venu nombreux spécialement pour admirer ceux qui ont donné à la musique et la danse alaoui une seconde vie. L'Orchestre national de Barbes, pour les intimes, après avoir fait vibrer Tizi Ouzou, l'ONB a fait escale mardi soir à Alger, drainant avec lui une foule impressionnante que la salle n'a d'ailleurs pu contenir. Face à une salle bondée, les compagnons de Youcef Boukella font leur entrée sur les rythmes de leur nouvel album Rendez-vous à Barbès. Avec un son plus recherché, riche en variations jazz et reggae, l'ONB signe un retour fracassant à son public algérien. Avec trois guitares, quatre percussions, un saxophone et des karkabous, la formation a carrément transporté le public dans un état de transe. En véritable professionnel de la scène, le chanteur du groupe mènera le public dans son délire. «Nous allons commencer doucement pour tenir toute la soirée», dira-t-il. Les spectateurs impatients d'envahir la piste de danse préfèrent démarrer sur les chapeaux de roue.Voyant l'ambiance de folie qui régnait à l'intérieur et la rage de la frustration à l'extérieur, les responsables de la salle décident d'ouvrir les portes aux retardataires qui en squatteront les travées. On n'a pas besoin de s'asseoir quand on assiste à un concert de l'ONB ! Le groupe interprétera les nouveaux titres de l'album sorti en mai 2010 et enchaînera avec ses tubes, à savoir Khalti Hlima ou encore Alik. Mais le public retiendra certainement le titre C'est bon sur lequel il s'est amusé à chanter le refrain sous la direction du leader du groupe. Ou encore, Sidi Yahia Bnet Paris, qui est l'incarnation du genre alaoui sur lequel les jeunes ont quasiment fait vibrer l'Atlas. Tant attendu par ses fans, l'Orchestre national de Barbès s'est montré généreux ce soir-là, en montant le rythme crescendo. Le groupe invitera le public par la suite à évacuer son stress à travers une thérapie de groupe faite de hurlements stridents. Entre fous rires et cris, une ambiance bon enfant a empli la salle. Pour conclure ce méga show l'Orchestre national de Barbès étonnera le public avec une reprise du titre Sympathy for the devil des Rolling Stones, le groupe de Mike Jagger sur lequel il improvise un medley explosif de ses tubes. Le genre gnaoui sera également de la partie avec l'interprétation de deux titres dont Saadi Belwali et un diwan. Par ailleurs, on relèvera le nombre impressionnant de gens ayant répondu présents à ce concert et l'énorme dispositif de sécurité déployé pour cet événement. Ayant bercé des générations, les membres de l'Orchestre national de Barbès étaient tout simplement extraordinaires sur scène. Alliant la musique au chant et la danse, ils ont gratifié leurs fans d'un spectacle à l'algérienne qui s'est conclu avec le titre Dour biha. A la fin du concert, et à la demande du public, l'ONB reviendra sur la scène pour un dernier au-revoir endiablé. Au-delà de la réussite de ce show organisé par l'Office national de la culture et de l'information, certaines personnes ont déploré le prix du billet d'entrée estimé à 700 dinars. W. S.