La famille est au centre de la prise en charge du patient diabétique, nous a déclaré le Dr Dia Eddine Bouad, spécialiste en endocrinologie lors d'un point de presse organisé ce samedi à l'annexe de son cabinet médical. Membre du «board» ayant réalisé l'étude mondiale Dawn 2 (en français : attitudes, souhaits et besoins des personnes ayant un diabète) en Algérie, le Dr Bouad, a tenu à insister sur l'aspect social et son impact sur la vie du diabétique, car, soutiendra-t-il, les réactions sensées de la famille et de la société en général face aux malades diabétiques, peuvent influer positivement sur le patient. A cet effet, il ne manquera pas de nous relater le cas d'un élève diabétique du cycle moyen, vivant dans la commune de Ghebala, qui a été complètement traumatisé après une réaction inopportune (et sans doute involontaire) de son enseignante devant ses camarades de classe. Cette dernière ayant été avertie par son père sur ses probables besoins répétitifs de sortie aux toilettes du fait de la polyurie causée par le diabète, l'enseignante n'a pas trouvé mieux de chercher à savoir en classe qui est l'élève diabétique. Rejeté par ses camarades, stigmatisé, l'élève s'engouffre dans un repli sur soi qui influe négativement sur sa scolarité, jusque-là normale. Cet exemple qui a eu pour conséquence de traumatiser profondément un enfant, confirme les avancées attendues dans le regard social sur les maladies en général et le diabète en particulier. D'ailleurs l'étude rapporte que la discrimination liée au diabète est jugée intolérante par 35% des membres de la famille contre 20% pour l'ensemble de l'étude. Pour revenir à cette dernière, les résultats préliminaires de cette étude réalisée grâce aux questionnaires destinés aux proches du patient diabétique, révèlent que les membres de la famille en Algérie sont plus anxieux à l'idée de voir leur proche développer des complications graves que la moyenne obtenue pour l'ensemble des 17 pays (Algérie, Allemagne, Canada, Chine, Danemark, France, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Pologne, Russie, Espagne, Turquie, Royaume-Uni et Etats-Unis) ayant participé à cette initiative médicale (78% contre une moyenne de 63%). Le même constat de crainte est relevé par ailleurs pour les risques d'épisodes hypoglycémiques nocturnes pour les membres de la famille ayant un diabète traité à l'insuline. Ainsi, les proches du patient en Algérie sont peur à hauteur 89% contre une moyenne de 66%. A contrario, le soutien de l'Etat accordé aux malades chroniques aidant entre autres, l'impact financier négatif sur les proches du diabétique, n'est rapporté que par 23% des sondés contre 34% pour la moyenne des 17 pays. A noter aussi que 63% des proches affirment n'avoir jamais participé à un programme d'éducation sur le diabète alors que la moyenne est de 75%.