Les paramédicaux ont entamé hier une grève de trois jours. D'après Lounis Ghachi, président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le taux de suivi de ce débrayage est estimé à 90% à l'échelle nationale. Un service minimum est tout de même assuré. Durant la matinée d'hier, les paramédicaux avaient tenu des sit-in au niveau des hôpitaux. Dans la capitale, «la grève a été suivie à99%», déclare M. Ghachi. Bien qu'un service minimum soit assuré au centre de soins de proximité de Mohammadia, l'effectif paramédical a répondu favorablement à cette grève. Les infirmiers portent tous des brassards sur lesquels est écrit : «Nous sommes en grève.» En plus des revendications socioprofessionnelles, les infirmiers dénoncent le manque flagrant de médicaments. «J'ai acheté des compresses stérilisées. Avant d'aller changer le pansement dans ce centre de soins (Mohammadia).Quand l'infirmière a terminé de nettoyer ma plaie, elle m'a demandé si j'avais acheté aussi le sparadrap», témoigne une citoyenne habitant les Bananiers. Et de poursuivre : «L'infirmière s'est procuré du sparadrap chez une autre malade ayant subi récemment une intervention chirurgicale et qui se soigne régulièrement au niveau de ce centre médical», révèle notre interlocutrice. Même constat au niveau de la polyclinique Bouchenafa à Belcourt. Pas de médicaments, pas d'instruments permettant de prodiguer les premiers soins. Les infirmiers se retrouvent seuls à gérer la colère des citoyens qui n'arrivent pas à admettre que les centres médicaux manquent de médicaments. Le corps paramédical appelle au vrai dialogue avec la tutelle. A présent, «même le versement des salaires accuse un retard. On n'a rien compris. Il y a des administrations qui disent qu'elles n'ont pas de budget. Cela n'est jamais arrivé dans les annales du secteur de la santé», regrette M. Ghachi. «Nous demandons l'ouverture d'un vrai dialogue», répète-t-il. Le conseil national extraordinaire est attendu pour la mi-janvier. S'il n'y a pas de réponse favorable, les paramédicaux opteront pour une grève cyclique, pour rappel, ils représentent 50% des effectifs des hôpitaux.