L'infirmité motrice d'origine cérébrale (IMC), maladie peu connue du grand public devient de plus en plus ignorée dans le milieu médical. La vie d'un enfant IMC (et par ricocher celle de ses parents), peut être significativement améliorée s'il subissait, au moment opportun, une correction chirurgicale des membres inférieurs. En effet, cette maladie provoquée par une lésion au cerveau, cause des troubles du mouvement et de la posture, des troubles de l'attention, du langage et des difficultés perceptives (audition et vision), gênant les apprentissages scolaires. Or, selon Larbi Chabani, président de l'association des parents d'infirmes moteurs d'origine cérébrale (APIMC), ces corrections ne sont pas pratiquées en Algérie et la prise en charge des enfants IMC à l'étranger ne se fait plus depuis la fin des années 1990. Il s'agit, selon notre interlocuteur, d'une opération chirurgicale au niveau des jambes qui évite à l'enfant malade d'être condamné à se déplacer en fauteuil roulant, et ce pour le restant de sa vie. Il explique que l'intervention doit se faire au début de la puberté, entre 12 et 13 ans. Toujours selon le président de l'association, un moyen permet, néanmoins, de prendre en charge le malade pour une intervention à l'étranger. A savoir une signature d'un professeur chef de service dans un CHU. celle-ci est une garantie pour subir l'intervention, et donc pour l'amélioration considérable de la qualité de vie du patient et partant de ses parents. «Les professeurs chefs de services rechignent à signer ces prises en charge parce que dans ce cas, le ministère de la Santé s'intéressera aux raisons de leur incapacité à accomplir cet acte chirurgical. Mon fils a été victime de leur refus et j'ai dû trouver d'autres moyens pour le soigner», a dénoncé notre interlocuteur, ajoutant qu'«ils (les chefs de services en question) auront beaucoup de travail s'ils sont dans l'obligation d'assumer ces nouveaux patients, et c'est ce qu'ils ne veulent pas.» Par ailleurs, cette association, en dix ans d'activité, a beaucoup accompli pour cette tranche de la société marginalisée, notamment la rééducation et la scolarisation de ces infirmes. En ce sens, les autorités, locales et ministérielles, se sont vues obligées de prendre part à leurs actions. Mais cela reste, selon Larbi Chabani, insuffisant. Le ministère de la Santé leur a accordé une subvention de 3 millions de dinars, mais les autorités locales ne suivent toujours pas. L'association qui a demandé à transférer son siège de la cité des 742 Logements -parce que trop exigu-, vers l'immeuble inoccupé de l'ex-agence foncière, reste en attente d'un accord effectif.