Les résidents évoquent moult problèmes, dont l'insécurité, le manque d'hygiène et la mauvaise qualité des repas. Les problèmes ne cessent de prendre de l'ampleur dans les cités universitaires de Sétif, ce qui a rendu la vie estudiantine insupportable. Pour dévoiler les conditions de vie dans ces lieux, nous nous sommes rapprochés de certains résidents et employés qui ont bien voulu nous éclairer. «Pour que je vous énumère tous les problèmes de la résidence, il me faut une journée entière», déclara une résidente de la cité Hachemi Hocine, communément appelée Samo. Malgré la multiplication de sites d'hébergement, le surnombre est toujours un souci pour les résidentes. «On partage une chambre individuelle entre deux filles. On ne peut pas circuler normalement dans cette cage à poule. Si je me lève de mon matelas, je dérange ma copine qui dort juste à côté de moi. C'est la misère, quoi», une des résidentes, qui ajoute : «Mais si seulement le désarroi se résumait uniquement à cet aspect. Ici, les problèmes sont légion; l'insécurité vient en premier.» Dans le même contexte un des agents nous révèle: «On n'est pas si nombreux pour contrôler toutes les filles de la cité. On consulte les cartes devant la porte d'entrée, pour empêcher les étrangers d'y pénétrer. On ferme la porte à l'heure. A part ça on ne peut pas accéder aux chambres et pavillons des résidentes.» Les occupantes de la résidence du 24 Avril ne sont pas mieux loties. «Il faut toujours descendre dans la cour pour ramener de l'eau. Le manque de propreté notamment dans les espaces collectifs (sanitaires, vespasienne) est la caractéristique du lieu. On est aussi victimes de la malnutrition, ce qui joue négativement sur nos capacités mentales et physiques. Beaucoup de résidentes avaient leurs propres réchauds à gaz pour préparer leurs propres repas, ce qui représente un autre danger», tonne une étudiante. C'est la même situation pour les garçons qui y vivotent. «C'est difficile de s'habituer à vivre avec des gens qui ne respectent pas les autres. En sus des mauvaises conditions d'hébergement, les incivilités de certains résidents dérangent les étudiants qui éprouvent les pires difficultés pour bien préparer leurs examens», affirme un résident de la cité Mohamed-Lamine Debaghine (El Bez) qui ne manque pas d'interpeller les responsables concernés sur cette situation.