A l'occasion de la sortie du dernier album de Nadia Benyoucef et de Samir Toumi chez Atlas Editions, une conférence de presse a eu lieu, à cet effet, hier matin, à la salle Ibn Khaldoun. C'est dans le salon d'honneur de la salle Ibn Khaldoun que les artistes se sont prêtés aux questions de la presse nationale. Avec la modestie et la grâce qu'on lui connaît, Nadia Benyoucef - qui au bout de trente ans de carrière anime pour la première fois une conférence de presse - a affirmé que son dernier pèlerinage à La Mecque n'a aucunement entravé son planning artistique. « Mon voyage est une question personnelle et de foi. Je n'ai pas arrêté la chanson », dit-elle sur un ton persuasif. Comme l'indique son titre, le duo en question intitulé Ya Khouya Ya Khelti traite des rapports entre frères et sœurs. Nadia Benyoucef avoue que, par le passé, elle a traité de tous les sujets sociaux et que c'est à la suite de la perte des parents d'une amie que le thème s'est imposé à elle. Dès qu'elle l'a proposé à la parolière Selam Angar, cette dernière a tout de suite été séduite par l'idée. Outre la découverte de ce duo, les amateurs de musique andalouse pourront s'enivrer, à travers ce CD, de trois chansons de Nadia Benyoucef (Ma Bekach Ahbab, Sid El Khabrini et Allah La Ya Khelli) et deux chansons de Samir Toumi (Ya Zinet Y a El Akel et Litim). Des chansons merveilleusement interprétées par des voix suaves. Après avoir chanté d'inoubliables duos dans les années quatre-vingts avec Abdelkader Chaou et Nouri Koufi, Nadia récidive en enregistrant, cette fois-ci, avec Samir Toumi. Celui-ci, explique-t-elle, fait partie de la génération montante qu'il faut encourager, détenant une prestance artistique. Concernant sa première expérience dans l'interprétation du duo, Samir Toumi affirme que cela a été un véritable plaisir que de travailler avec une grande dame de la chanson andalouse. « Le sujet abordé est d'une extrême importance. Il véhicule un message. Le duo, c'est une pensée artistique », dit-il. Les deux chanteurs se sont accordés à dire que l'artiste algérien doit être sur le même piédestal que l'artiste étranger, notamment oriental. Les cachets doivent être les mêmes que ceux proposés aux étrangers. « Les artistes algériens qui se produisent à l'étranger n'ont pas les mêmes égards que les artistes étrangers invités dans notre pays. Il faut qu'il y ait des personnes compétentes pour présenter les produits des artistes. Il faut également que les gens qui sont derrière les artistes soient des gens forts », argument-ils, allusion faite aux éventuels sponsors. Il est à noter que Nadia Benyoucef et Samir Toumi donneront, demain à partir de 20h, un concert à la salle Ibn Khaldoun, dans le cadre de la promotion de leur nouvel album.