Musique n Les deux chanteurs se sont associés pour faire un duo d?exception. Nadia Benyoucef, l?icône de la chanson hawzie, et Samir Toumi, l?oiselet du même genre musical, ont animé, hier, lundi, à la salle Ibn Khaldoun, une conférence de presse, à l?occasion du concert qu?ils donneront jeudi et auquel prendra également part Hamdi Bennani, l?homme au violon blanc, qui, pour des raisons inhérentes à son agenda, n?a pu assister au point de presse. Tout le monde a pensé que Nadia Benyoucef, à la suite du pèlerinage qu?elle a effectué récemment aux Lieux Saints, allait se retirer de la chanson, mettre définitivement fin à sa carrière artistique, mais ce n?est pas le cas. «Il n?y a pas de relation entre ma vie professionnelle et ma vie religieuse», déclare-t-elle, ajoutant que «la foi est dans le c?ur». Et d?ajouter : «Ma carrière artistique se poursuit.» Concernant son duo avec Samir Toumi, Nadia Benyoucef n?a pas hésité à afficher sa satisfaction, quant à une complicité qu?elle a jugée constructive dans la mesure où elle a partagé avec lui ses longues années d?expérience en matière de chanson. Pour sa part, Samir Toumi estime que «c?est une expérience pour moi, et c?est un plaisir de chanter avec une grande dame comme Nadia Benyoucef, grande figure de la chanson algérienne et qui a su représenter, depuis plus de trente ans, l?Algérie dans les différentes manifestations culturelles à l?étranger.» La chanson interprétée par Benyoucef et Toumi a été écrite par Selma Angar. Elle traite du rapport entre un frère et une s?ur. Intitulée Ya Khti, Ya khouya, cette chanson est, selon Nadia Benyoucef, inspirée du vécu. «C?est l?histoire d?une s?ur qui prend en charge, après la disparition de leurs parents, l?éducation de son frère», a-t-elle expliqué. Concernant ses projets, Nadia Benyoucef a annoncé qu?elle envisage de faire un duo avec Abdelkader Chaou, avec qui, rappelons-le, elle a déjà travaillé dans les années 1980. Par ailleurs, Nadia Benyoucef et Samir Toumi ont évoqué la condition de l?artiste algérien, en déplorant l?absence d?un statut protégeant ses droits moraux et matériels. Ils ont déploré également l?absence de ce que l?on peut appeler dans le jargon artistique le «star system». «L?artiste algérien n?a pas de manager», disent-ils. Et de souligner : «Seul, il fait tout : la promotion de son album, la gestion de sa carrière? C?est lui qui frappe à la porte des éditeurs pour proposer son produit, c?est lui qui va prospecter pour un concert.» «Contrairement aux pays arabes ou européens, il n?y a pas en Algérie de gens qui investissent dans l?artistique, qui prennent en charge la carrière de l?artiste», se désolent-ils. Ils déplorent, en outre, que l?artiste algérien ne soit pas pris en considération dans son pays. «Nous avons ressenti une indifférence envers les artistes algériens», ont-il relevé. Et d?ajouter : «Les artistes algériens ne bénéficient pas d?un traitement digne de leur profession. Lorsqu'un artiste étranger vient en Algérie, c?est avec les honneurs qu?il est accueilli, et ce sont tous les médias qui l?entourent, alors que quand il s?agit de quelqu?un de chez nous, c?est pratiquement l?indifférence.» Nadia Benyoucef conclura concernant le bilan de sa carrière, que «personnellement, rien n?a changé pour moi, quand on est sportif, on ne vieillit pas.»