En annonçant lundi dernier à Tiaret la mise en gaz du projet de Menzel Ledjmet Est, le PDG de Sonatrach a précisé qu'à moyen terme, le groupe Sonatrach pourrait répondre aux besoins de la production pour le marché national et les exportations. «Pour 2012, nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l'année dernière, mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin», a indiqué à Tiaret Abdelhamid Zerguine. «Nous allons produire pratiquement la même production que l'année dernière, il y a une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin, mais nous avons des projets nouveaux qui entrent en production dont l'un a été mis hier en gaz, c'est le projet MLE et dans les prochains mois nous aurons le projet El Merk», a-t-il déclaré à la presse. «Dans la vie des pétroliers, il y a des gisements qui sont en déclin et il y a d'autres qui entrent en production, nos réserves sont suffisamment consistantes pour répondre à moyen terme à tous les besoins que ce soit en exportation ou en production», a-t-il ajouté avant de préciser : «En termes de production, nous tournons toujours autour de 200 millions de tonnes équivalent pétrole par an.» Concernant Menzel Ledjmet et lors de la signature du contrat EPC au mois de mars 2009, Sonatrach avait annoncé que le projet de Menzel Ledjmet qui est en association avec First Calgary Petroleum (rachetée par ENI) allait produire 3 milliards de mètres cubes de gaz par an, 10 000 barils par jour de condensat, 14 000 barils par jour de GPL et 8350 barils par jour de pétrole brut. Après Menzel Ledjmet, viendra le démarrage de la production du gisement El Merk, selon le PDG de Sonatrach. Les installations du projet El Merk, qui doivent être réceptionnées bientôt, devraient permettre de traiter 135 000 barils par jour de pétrole, 55 000 barils par jour de condensât et 30 000 barils par jour de GPL, selon les données communiquées lors de la signature du contrat. Les gisements gaziers du Sud-Ouest, au nombre de 3, devraient aussi produire près de 10 milliards de mètres cubes à partir de 2016. D'autres gisements gaziers devraient aussi entrer en production cette année, comme ceux de Gassi Touil, Rhourde Nouss-Quartzites Hamra et un peu plus tard l'Ahnet. Si les gisements qui sont entrés en production en partenariat dans les 1990, notamment les gisements de pétrole brut, commencent à connaître un certain déclin qui s'illustre par une baisse du niveau de la production, d'autres gisements sont programmés pour entrer en production comme ceux d'El Merk. Un autre gisement de pétrole à Touggourt doit entrer en production en partenariat avec Petro Vietnam ainsi que deux autres avec la compagnie russe Rosneft et un gisement de gaz à condensat avec la même compagnie. Des gisements de pétrole situés sur le pourtour de Hassi Messaoud vont entrer en production d'ici quelques années. Le potentiel qui proviendra de ces nouveaux projets permettra de maintenir le niveau de la production à plus de 200 millions de tonnes annuellement et répondre ainsi à la demande nationale et aux besoins de l'exportation. Toutefois, cette stabilité de la production à moyen terme ne doit pas faire oublier que les réserves nationales en hydrocarbures pourront poursuivre leur déclin avec l'augmentation que connaît la consommation nationale si rien n'est fait pour les renouveler. Les réserves prouvées en hydrocarbures sont estimées à 12,2 milliards de barils de pétrole brut et à 4500 milliards de mètres cubes de gaz naturel, soit un ratio de près de 20 ans pour le pétrole et de 50 ans pour le gaz naturel sur la base du taux d'extraction actuel. Mais ce ratio peut baisser vu la hausse de la consommation nationale. Et c'est là qu'intervient l'importance des modifications qui vont être apportées à la loi sur les hydrocarbures, dont le projet est au niveau de l'APN. L'ambitieux programme d'exploration, annoncé par Sonatrach dans les investissements programmés, d'environ 80 milliards de dollars pour les 4 années à venir, a été décidé justement pour mettre en évidence de nouveaux gisements. La révision de la loi et l'attrait de l'investissement étranger qui doit se traduire par une augmentation de l'effort d'exploration ont pour objectif de faire de nouvelles découvertes, mettre en évidence de nouveaux gisements et augmenter le niveau des réserves pour garantir la sécurité énergétique dans ses deux volets de la consommation nationale et les exportations. La mise en valeur du potentiel important d'hydrocarbures non conventionnels est un autre élément à même de permettre le renouvellement des réserves. Dans un premier temps, les réservoirs compacts (tight gas et tight oil) constituent le premier objectif avant d'arriver au gaz de schiste et au pétrole de schiste. Sur ce plan, l'Algérie est considérée comme l'un des pays qui recèlent d'importantes réserves au monde. Une étude sur trois provinces a permis déjà de mettre en évidence près de 17 000 milliards de mètres cubes, un potentiel de gaz équivalent à 4 fois les réserves conventionnelles de gaz naturel. La révision de la loi sur les hydrocarbures peut apporter une solution au déclin futur des réserves et permettre d'assurer la sécurité énergétique du pays, à long terme.