Les nouvelles adhésions émanant du SAP qui vont certainement doper les rangs du Snapap devront compter en plus avec l'arrivée du personnel des établissements du secteur sanitaire et les nombreux EHS de Constantine. Le Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) chavire et se vide de sa sève. Son idylle avec le pouvoir, affichée clairement dans la déclaration du 23 février dernier, soutenant le président de la République quant à la question des salaires lui vaut aujourd'hui toute l'inimitié de sa base. La démission collective du bureau de la section de Constantine, survenue la semaine dernière, témoigne de cette banqueroute. Elle ne devait pas s'arrêter en si bon chemin, puisque dix membres parmi les treize qui formaient le bureau viennent de rejoindre le Snapap, charriant avec eux la majorité écrasante des adhérents du CHU Ben Badis estimée à 1200 personnes. Les nouvelles adhésions, qui vont certainement doper les rangs du Snapap, devront compter en plus avec l'arrivée du personnel des établissements du secteur sanitaire et les nombreux EHS que compte la wilaya. Il s'agit de quelque 3000 paramédicaux perdus par le SAP qui signe ainsi son acte de décès à Constantine et doit prier pour éviter l'épidémie. Dans le communiqué établi suite à la démission, les signataires justifiaient leur acte collectif par « l'absence de démarche démocratique dans l'installation des instances de base, la non-tenue du congrès de constitution, la noyade du bureau national dans les festivités au détriment de l'action syndicale et les décisions abusives contre ceux qui prennent l'initiative ». Contacté par téléphone, Ghachi Lounès, secrétaire général du SAP, a affirmé le soutien apporté au président « parce que c'est le seul qui a parlé de la revalorisation de notre profession », dira t-il, avant d'ajouter que l'exercice des deux premiers responsables de la section de Constantine a été gelé il y a un mois déjà. Au cours de la conférence de presse tenue hier au siège de l'union de wilaya du Snapap, les ex- membres du bureau ont déclaré leur étonnement suite à la décision du bureau national de rejoindre les négociations de la tripartite alors que cela devrait être à la base d'en décider. « Une tripartite qui a prouvé son échec et déçu les travailleurs », a déclaré le premier responsable du Snapap à Constantine qui a affirmé la solidarité de son syndicat et l'ouverture de ses portes à tous les travailleurs. Les choses semblent aller très vite, puisqu'un bureau provisoire a été installé samedi afin de préparer le congrès constitutif local de la future union des paramédicaux, sous la bannière du Snapap, et qui devra renforcer l'intersyndicale sur la revendication salariale. Parmi eux, le plus gradé, avec seize années de service, touche un peu plus de 10 000 DA. Une injustice qui ne peut plus durer, selon les animateurs de la conférence qui ont lancé un appel à tous les paramédicaux pour rejoindre les rangs du nouveau-né.