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Arts et lettres : les autres articles
Publié dans El Watan le 29 - 12 - 2012


-L'organisation spéciale… de Daho Djerbal
Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Alger II, directeur de la revue «Naqd», intellectuel au plein sens du terme, Daho Djerbal affirme, avec son essai sur «L'Organisation spéciale de la Fédération de France du FLN», toute la rigueur attendue d'une recherche historique. Cet ouvrage s'appuie sur des témoignages d'acteurs qui ont confié à l'auteur le récit, souvent traumatisé, de leur participation dans des groupes de choc, composant ainsi une sorte de fresque de l'incroyable envergure d'action menée en territoire français de 1956 à 1962. En restituant de manière vivante ces «vécus», Daho Djerbal en analyse les tenants et aboutissants, soumettant les témoignages à l'éclairage d'archives et à la rationalité de l'analyse. Au cœur de l'ouvrage, la question du statut militaire ou non de ces hommes et femmes se considérant comme des djounoud de l'ALN. Au-delà de ce fil conducteur, ce livre est une véritable plongée au cœur d'un combat global. Editions Chihab. Alger. 2012. 446 p.
-Un sultan à Palerme Tariq Ali
Figure de l'alter-mondialisme, historien britannique d'origine pakistanaise, Tariq Ali attaque avec ce roman une série de cinq ouvrages qui se propose d'évoquer chacun «un moment où éducation et culture étaient synonymes d'un Islam en parfaite coexistence avec le monde chrétien». Evoluant entre histoire réelle et fiction, l'écrivain nous emmène en Sicile, au XIe siècle, sur les pas du géographe El Idrissi dont la biographie demeure méconnue. On sait cependant qu'il vécut près de vingt ans en Sicile et y mourut, après avoir rédigé un ouvrage de géographie pour le roi normand Roger II. Le roman se passe au moment où ce monarque va mourir, laissant la péninsule, reprise aux Arabes, en proie à des troubles où s'affrontent divers factions et pendant que de nombreux musulmans y vivent encore, jusque-là protégés. L'auteur aborde cette période de cohabitation, à la fois tendue et prospère, avec les ingrédients d'un roman picaresque : complots, batailles, amours, ambitions... Editions Apic. Alger. 2012. 220 p.
-Grandeur de Taos Amrouche : Denise Brahimi
C'est le deuxième ouvrage que cette universitaire et critique littéraire consacre au personnage de Marguerite Taos Amrouche (1913-1976) en tant qu'écrivaine puisque celle-ci était également chanteuse, conteuse… Le premier (éditions Losfeld, 1995), se voulait une découverte de ses écrits romanesques, qui demeurent à ce jour peu connus : «Jacinthe Noire» (1947) «Rue des Tambourins» (1969), «L'Amant imaginaire» (1975), «Solitude ma mère» (1995, posthume). Un travail de défrichement en quelque sorte. Avec ce nouvel essai, Denise Brahimi propose un approfondissement de sa première démarche, allant au fond des ouvrages de Taos Amrouche et réhabilitant sa dimension de romancière. Ne cachant pas sa fascination, Denise Brahimi s'applique cependant à demeurer objective. L'intérêt de cet ouvrage réside aussi dans les liens établis entre les romans et les différentes étapes d'une vie ardente et mouvementée. Il peut se lire donc comme une sorte de biographie de Taos Amrouche. Editions Chihab. Alger. 2012. 340 p.


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