L'unité de montage des téléviseurs et démodulateurs Condor Antar Trade, filiale du groupe privé Benhamadi, implantée dans la zone économique d'activité de Bordj Bou Arréridj, dévastée par le feu, dans la nuit de samedi à dimanche, n'est que ruine. L'incendie, qui s'est déclenché vers 00 h, a détruit des équipements de pointe, de la matière première et des produits finis. Le feu, qui s'est vite propagé, n'a été circonscrit par les éléments de la Protection civile de Bordj, aidés par des renforts dépêchés de Sétif, de M'sila et de Ras El Oued, qu'en début de matinée (9h), après donc neuf longues et pénibles heures de combat. L'origine et les causes exactes de ce sinistre demeurent pour l'heure inconnues, du fait que l'enquête déclenchée par la sûreté de wilaya n'est toujours pas achevée. Les patrons du groupe qui n'écartent aucune hypothèse ne veulent pour le moment émettre 0le moindre avis : « Les services de sécurité enquêtent. Tant que les conclusions ne sont pas connues, il est prématuré d'avancer quoi que ce soit », nous dira Hocine Benhamadi, porte-parole du groupe. En dépit de l'ampleur de la catastrophe, l'entreprise met les bouchées doubles pour reprendre dans les meilleurs délais, ne serait-ce que partiellement, l'activité : « Le sort des 400 agents de l'usine et des 300 autres des 120 services après-vente répartis au quatre coins du pays est notre principale prioritaire. L'activité qui sera transférée vers d'autres sites reprendra incessamment », souligne notre interlocuteur qui dément l'information faisant état de la probable fin des activités de Condor produisant 150 000 téléviseurs/an et autant de démodulateurs. Le drame ayant frappé cette société a, le moins qu'on puisse dire, bouleversé les Bordjiens qui ont compati. « Le groupe Benhamadi est le prototype de la société citoyenne. Cette entreprise privée qui crée de l'emploi et de la richesse ne mérite pas ce coup du sort, d'autant qu'elle est toujours partie prenante dans les bonnes actions », tels sont les propos de Djamel, un citoyen parmi les nombreux volontaires qui se sont joints aux agents de Condor travaillant d'arrache-pied pour déblayer un site « calciné ». Dans l'attente des conclusions des experts, M. Benhamadi estime que les pertes (bâti, matière première, produits finis et équipements de pointe) avoisinent les 500 millions de dinars. L'on apprend que le groupe, avec ses filiales Argilor, produisant 120 000 tonnes de briques par an, Polyben, unité d'emballage en polypropylène, fabriquant annuellement 22 millions de sacs tissés, Gerbior, une minoterie - semoulerie, produisant quotidiennement 250 t de semoule et farine ainsi que Condor, mettant sur le marché national 30 000 climatiseurs et 50 000 réfrigérateurs haut de gamme a réalisé l'exercice écoulé un chiffre d'affaires de 6,2 milliards de dinars dont 4,6 milliards proviennent uniquement de Condor, la locomotive du groupe. La collectivité a de ce fait engrangé en 2005 plus de 836 millions de dinars à titre de TVA. Sans compter les autres recettes inhérentes à la TIAC et l'IBS. En somme, ce sinistre qui intervient à l'orée de la saison estivale continue de susciter les réactions, les commentaires et les suppositions de la rue bordjie. Les uns parlent d'un court-circuit, d'autres, et sans preuve, le mettent sur le compte d'un acte prémédité. En attendant le verdict des enquêteurs, « accident ou sabotage ? », cette question qui nous taraude l'esprit attend une réponse, sachant que la filiale s'est attaquée dernièrement, et la première en Afrique, à la fabrication de tous types de cartes numériques.