Le sac de ciment de 50 kilos est cédé entre 530 DA et 550 DA, soit presque le double de son prix réel. Une fois de plus, les spéculateurs du marché du ciment imposent leurs règles et leurs prix. Le sac de ciment de 50 kilos est cédé entre 530 DA et 550 DA, soit presque le double de son prix réel. «Les prix sont libres», dit un revendeur de l'or noir au marché de Chtéibo. «Les prix libres sont appliqués dans un marché où la concurrence impose sa loi, et non pas dans un marché régie par la pénurie. L'Etat est le régulateur. Aujourd'hui, la production nationale ne satisfait pas un marché qui a besoin de plus de 25 millions de tonnes de ciment, vu les projets en cours de réalisation à travers tout le pays. Tout le pays est en chantier», explique un entrepreneur. Ce qui intrigue les clients, c'est l'absence de la DCP face à ces barons puissants du ciment. «Combien paient d'impôts les vendeurs de matériaux de construction ? Vous savez qu'un citoyen qui loue un local pour 10 000 DA/mois paie 15%, soit 1 500 DA/mois de taxe d'impôts», précise un propriétaire d'un local. Face à la mainmise sur le marché du ciment par des spéculateurs sans scrupule, profitant de l'impuissance des pouvoirs publics à mettre de l'ordre dans un marché qui lui échappe complètement, et qui génère des milliards de dinars de profits de façon illégale, les coûts explosent. «J'ai voulu réhabiliter une partie de mon habitation mais vu les coûts des matériaux de construction et ceux de la main-d'œuvre qui suivent la hausse des prix, j'ai renoncé !», avoue un fonctionnaire. Les cimenteries sont devenues des sources de tension. «Tout le monde veut travailler à la cimenterie de Zahana pour faire des affaires», déclare un jeune de la localité de Djeniène Mesquine. Les bons de ciment se revendent aux transporteurs par des rabatteurs, et ainsi de suite jusqu'au consommateur, soit une chaîne d'intermédiaires qui font grimper le prix de la poudre noire sans que personne n'arrive à mettre un terme à cette hausse injuste et illégale. Les vendeurs de ciment pointent du doigt les spéculateurs. Qui sont-ils ? «Si l'Etat veut sévir, il peut», lance, impuissant, un client.