Une fin d'année houleuse à Tamalous Les usagers de la RN 85, reliant Skikda à Collo, ont accueilli la nouvelle année à la belle étoile. Immobilisés par des les barricades, érigées lundi à partir de 20h par des manifestants de la ville de Tamalous, au sud-ouest de Skikda, les automobilistes se sont retrouvés coincés. Des pneus brûlés et des troncs d'arbres ont été utilisés par des manifestants pour bloquer cet axe routier qui constitue, faut-il le relever, l'unique voie de désengorgement du grand massif de Collo. «Il ne se passe pas un jour sans que des citoyens usent de cette forme de protestation pour fermer cette route. C'est une forme de protestation qui commence quand même à exacerber les usagers. Avant, en arpentant cette route on avait surtout peur de nous retrouver dans de faux barrages. Aujourd'hui et alors que la paix est revenue dans notre région, on commence à avoir peur de nous retrouver coincés dans des barricades», déclare, non sans ironie, un habitant de la ville de Collo. Ne sachant que faire, les automobilistes ont d'abord pris leur mal en patience avant de décider de jouer aux médiateurs pour tenter d'amadouer les manifestants. Les pourparlers auront duré plus de deux heures de temps avant que les manifestants ne daignent libérer, au compte-goutte, la chaussée, au grand bonheur des automobilistes qui commençaient à grelotter de froid. Pour revenir à l'origine de ces énièmes barricades, des sources locales expliquent qu'elles sont en relation avec la dernière attribution de 200 logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Une attribution qui a certes fait le bonheur de 200 familles des bidonvilles de Balaska, Le Bataillon et El Kalitousse, mais qui a aussi fait autant de mécontents, qui, pour se faire entendre, ont décidé de bloquer la route.
Une mère et son enfant dans l'expectative Il s'appelle Meribout Lyès, la vingtaine à peine, et déjà des milliers de soucis. «Je vis avec ma mère dans une minuscule pièce de moins de 6m2 que nous louons à Sebaa Biar après avoir passé plus de six ans carrément dans la rue. On a frappé à toutes les portes. On s'est déplacés jusqu'à Alger pour plaider notre cause auprès de plusieurs responsables. On a tenté de sensibiliser toutes les autorités locales et même l'ensemble des élus, mais à ce jour, toutes nos doléances sont restées vaines», explique Lyès avec toute la fougue de son âge. Victimes d'un drame familial, l'enfant et sa mère se sont retrouvés sans toit il y a une plus de dix ans. Sans trop revenir sur les péripéties judiciaires d'une affaire familiale, Lyès et sa mère vont ainsi galérer ensemble avec l'espoir de retrouver enfin un toit pour les abriter. «Nous avons déposé une demande de logement en 1996 mais comme on ne dispose pas d'une adresse permanente, il nous est impossible de prétendre au moins aux visites des commissions techniques devant recenser les différents cas et autres situations des demandeurs de logements. Aidez-nous s'il vous plaît! Nous souhaitons seulement que les responsables acceptent au moins de nous recevoir, ma mère et moi pour cerner la teneur de notre malheur. Nous sommes vraiment dans le désarroi, conclut Lyès.