Les oléiculteurs disent ne recueillir qu'une dizaine de litres par quintal d'olives, soit la moitié du rendement des années précédentes. La saison oléicole dans la commune de Chorfa, 50km à l'est de Bouira, s'annonce mitigée contrairement aux années précédentes. Pourtant, la commune de Chorfa est connue par l'importance de ses oliveraies qui couvrent presque toute sa superficie, et aussi par la bonne qualité de son huile. Dans cette région, la cueillette se fait d'une manière traditionnelle en utilisant les mains nues. En pleine période de cueillette, l'inquiétude plane quant au faible rendement, surtout pour certaines familles vivant essentiellement de la commercialisation de l'huile d'olive de leurs champs. «En dépit de l'abondance de la récolte, le rendement d'un quintal d'olives n'a pas dépassé les 10 litres pour mes oliviers. Le premier quota acheminé à l'huilerie ne m'a pas donnés de bon résultats», dira un propriétaire d'une oliveraie. Et un autre d'enchainer : «Dans certains endroits à l'instar d'Iharkane au nord de la commune, pourtant connu par un rendement qui dépasse généralement les 20 litres par quintal, cette année, c'est la chute libre. J'ai eu seulement 12 litres par quintal. D'autres ont eu moins, ce n'est pas encourageant», déplore-t-il. Les causes de cette dégringolade, selon des connaisseurs du domaine, sont purement d'ordre climatique. «La sécheresse a duré presque six mois sans répit. La période des pluies s'est décalée des mois, sans que l'olivier ne reçoive une goutte d'eau. Les oliveraies ne sont pas irriguées dans les zones de montagne, et ne sont même pas entretenues. Par conséquent, les olives ont fané sur l'arbre à cause des vagues de chaleur excessives», expliquent-ils. Certains mettent en cause la forte commercialisation des olives qui amènent à certaines pratiques comme le vol dans les oliveraies. Tandis que d'autres imputent cette régression à la récolte précoce. «Les gens veulent coute que coute récolter leurs olives avant le moment idéal, c'est-à-dire, avant le 15 décembre. Avant cette période, l'olive n'atteint pas complètement sa maturité, et les résultats sont souvent négatifs. Donc, il faut attendre encore». La raison de cette récolte précoce est due au vol des olives que subissent les propriétaires des oliveraies. «Je préfère amorcer la cueillette même précocement, que de subir un vol. Ce phénomène a pris de l'ampleur, sachant que tout le monde est touché», dira un fellah en pleine cueillette. La commercialisation des olives à l'état brut a connu elle aussi des proportions exagérées. Les revendeurs qui monopolisent le marché jouent avec les prix. En effet, dès les débuts de la récolte, les prix d'achat d'un quintal est fixé à 4000 DA. Pour franchir ensuite la barre des 4500 DA. Pour ce qui est de l'huile, la flambée des prix est au comble. 600 DA le litre pour l'huile nouvelle. Tandis que celle des précédentes récoltes sillonnent entre 350 et 400 DA le litre.