Si l'olivier a été avare cette année, l'huile en revanche est de meilleure qualité. Conséquence: le prix du litre d'huile flambe. En fait, les professionnels n'avaient pas tort en annonçant cette situation dès le début de la campagne oléicole. L'alternance d'une bonne et d'une mauvaise année s'est encore une fois confirmée. Depuis la nuit des temps, ce cycle était établi. Les paysans le savent. La production d'huile d'olive qui était conséquente l'an dernier, a connu une chute. Cette piètre récolte s'est répercutée sur le prix du litre d'huile d'olive. Ce dernier, qui avait oscillé entre 300 et 400 DA, s'affiche aujourd'hui entre 400 et 500 DA, encore faut-il qu'il soit disponible. Depuis quelques années, l'huile d'olive est très prisée dans la région. Les consommateurs sont devenus plus nombreux. L'offre quant à elle est restée la même, voire plus faible. La demande dépasse de loin l'offre et le marché fait des siennes. Et lorsque les conditions climatiques et l'abandon de la profession se conjuguent, on comprend parfaitement le résultat. En effet, les conditions climatiques n'ont pas été favorables l'an dernier. L'olivier a besoin d'un environnement adéquat pour donner le meilleur rendement. Et c'est loin d'être le cas cette année et l'exode rural a fait le reste. Les paysans ont abandonné leurs oliveraies. Bien que l'olive soit devenue une denrée précieuse, les petits propriétaires se contentent de la récolte seulement. Les oliveraies ne sont, en effet, visitées qu'une seule fois l'an. A l'occasion de la cueillette seulement. Dans la majorité des oliveraies de la région, les moyens modernes de cueillette sont très peu utilisés et la récolte se résume à une simple affaire de famille. La même cueillette se fait sans se soucier de la santé de l'olivier. Ce dernier subit un véritable massacre. Les branches se cassent avec l'utilisation de méthodes traditionnelles. Les spécialistes expliquent que l'olivier est, par conséquent, appelé à régénérer les branches cassées et autres méfaits... L'entretien n'est jamais fait alors que son importance est démontrée. Les oléiculteurs accordent généralement très peu de soins à l'olivier. Pourtant les soins permettent d'améliorer le rendement. La trituration continue à se pratiquer de manière traditionnelle. Le rendement n'est pas important au quintal. 13 à 14 litres contre 18 à 21 litres lorsque la trituration est faite dans les huileries modernes. Bien que les pouvoirs publics aient accordé des facilités pour l'acquisition du matériel moderne, force est de constater que l'engouement ne suit pas. Cette situation s'explique par le recours continuel des paysans aux huileries traditionnelles, qui, semble-t-il, donnent une huile de meilleure qualité même si le rendement est loin d‘être conséquent. Telles sont globalement les raisons pouvant expliquer cette situation de l'huile d'olive dans notre pays.