Des brigades mixtes de contrôle économique et de la Garde nationale de Kebili (Tunisie) ont saisi, lundi dernier à Jemna, une ville de la délégation Kebili, au sud-ouest de la Tunisie, 259 kg de dattes en provenance d'Algérie, a-t-on appris, hier, des médias tunisiens. Cette quantité de Deglet Nour, emballée dans des caisses en bois non utilisées en Tunisie, a éveillé les soupçons des éléments de la brigade des contrôleurs sur l'origine de ce fruit sec. A l'audition, le commerçant mis en cause, originaire de la ville de Gabès, a avoué que son produit était algérien et provenait de la contrebande. Un procès-verbal lui a été dressé pour vente de marchandise introduite illégalement sur le territoire tunisien. La contrebande des dattes algériennes, produites dans les wilayas de Biskra et El Oued, vers la Tunisie a toujours existé à travers les frontières sud des deux pays. Elle s'intensifie notamment en automne, période pendant laquelle la cueillette des dattes bat son plein. Une importante quantité de ce fruit succulent traverse la frontière sud clandestinement à destination de Jemna, le plus grand marché aux dattes Deglet Nour de Tunisie. La Deglet Nour algérienne est très appréciée de par le monde. Elle se négocie au prix fort et concurrence aisément le meilleur produit local des grandes palmeraies du Jérid, première région au monde pour la production de cette datte de qualité supérieure, qui constitue l'un des principaux produits exportés par la Tunisie. Cependant, pour protéger la datte locale, les Tunisiens multiplient les campagnes contre la contrebande des dattes algériennes et l'introduction de plants sous prétexte de préserver leurs palmiers des maladies, notamment le bayoud qui peut causer des ravages dans les oasis.