Succulente et savoureuse à souhait, Deglet Nour est appréciée de tous. Dans les pays arabes, ses terres d'origine, sa large et traditionnelle consommation dépasse l'utilité purement nourricière. Elle est même sacrée. Ailleurs, que ce soit en Europe, en Amérique ou en Asie, elle est également le fruit exotique le plus prisé. Notamment pour son incomparable goût mielleux et ses mille et une vertus. La datte est en effet très nutritive grâce à ses vitamines B 2, B 3, B 5, B 6, C (en faible quantité), sels minéraux, (potassium, calcium), et aussi très énergisante, (glucose, fructose et saccharose). Sa valeur énergétique est de 295 kcals par 100 g. Elle est, à elle seule, un véritable complexe vitaminique. Les pieds dans l'eau, la tête au soleil Sur le plan commercial, elle se vend bien. Même très bien ! Au point où d'importants réseaux parallèles ont vu en ce fruit du Sahara, une nouvelle source d'or. L'or vert. Le longiligne palmier dattier, dont est issue la datte, doit son épanouissement au climat chaud et sec des oasis. Il demande néanmoins beaucoup d'eau. Selon le célèbre adage, il vit “les pieds dans l'eau et la tête au soleil”. Pourtant, bien loin de ce climat spécifique aux régions du sud de la Méditerranée et du Sahara, il se trouve des professionnels de l'import-export de la datte, à l'exemple de la France notamment, en ce qui concerne Deglet Nour. Sous le label de made in Tunisie, la France exporte ce fruit, acquis hors de ses bases, vers des pays voisins d'Europe. Mais, à l'origine, le produit contenu dans le packaging tunisien est souvent cueilli dans nos palmeraies, avec la complicité d'indélicats opérateurs nationaux. Le marché de dupes ! La reine des dattes, produite en Algérie, vendue sous le label tunisien, ce n'est déontologiquement pas normal. Mais, sur le plan marketing, c'est de bonne guerre. Parce que, ce qui nous a toujours fait défaut, c'est ce petit plus qui représente toute la valeur ajoutée à un secteur donné. Produire, c'est bien, mais vendre sa production, c'est mieux ! Du coup, la Tunisie devient une sorte de direction commerciale de la production de la datte algérienne. Toutefois, dans cette situation, il n'y a pas que de la fourberie. L'on est tenté de croire qu'il y a aussi une part de naïveté de la part de nos producteurs de la meilleure datte du monde. En tout cas, c'est dans cette voie instructive que la tutelle a jugé utile d'apporter sa contribution. Sensibilisation, information et formation semblent être le credo du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à même de tirer meilleur profit de notre Deglet Nour nationale et surtout la commercialiser sous le label made in Algeria ! Pour ce faire, une série de mesures a été entamée dans la filière datte. Des ateliers et des regroupements ont été organisés le printemps dernier à Ghardaïa. Au menu, entre autres thèmes débattus, les dispositions et mesures opérationnelles de renforcement de la filière datte, ainsi que la sauvegarde et la promotion des palmeraies urbaines et périurbaines dans le cadre du développement durable. L'initiative du MADR fera date ! En plus des préoccupations d'ordre technique en vue de meilleurs rendements, l'administration centrale vise à travers son implication sur le terrain, une politique optimale de la croissance des exportations et l'introduction de la datte dans le système de régulation des produits agricoles de large consommation. C'est-à-dire, concernant le dernier point, tenter de mettre la datte à la portée du pouvoir d'achat des Algériens. Aussi, agir pour le développement d'une marque commerciale algérienne qui passe nécessairement par la labellisation du produit. Par ailleurs, pour la filière datte, les perspectives 2014, fixées par le MADR, visent une production de 9 millions de quintaux, dont un tiers en Deglet Nour, contre une production annuelle moyenne (2004-2008) de 5 millions de quintaux, toutes variétés confondues. Aujourd'hui, 17 millions de palmiers dattiers occupent l'ensemble des palmeraies algériennes sur une superficie totale de 160 000 hectares. Et que chacun reconnaisse les siens ! Ainsi, la datte californienne ou tunisienne ne pourra plus se travestir en algérienne. Mais avant cela, la notion marketing doit être mise en avant. Un emballage adéquat, un chatoyant packaging lui consacrera, à coup sûr, une place de choix sur le marché. Un bon contenu mérite bien un aussi bon contenant. C'est une affaire de professionnels de la vente. Mettre en adéquation producteurs et marketeurs, Deglet Nour, appelée à juste titre “petit soleil” ou encore “la reine mielleuse” reconquerra ainsi toutes ses lettres de noblesse. Il y va de la notoriété de toute la région de nos oasis, notamment de la gracieuse Biskra, sa génitrice. Salon de la dégustation Il n'y a meilleur espace pour promouvoir un produit que celui que peut offrir un salon professionnel. Enfin, toute initiative allant dans le sens de la promotion de ce précieux produit serait louable. Ainsi, elle daignera peut-être un jour se mettre à notre table, pour le dessert et bien entendu sous le label algérien !