En marge de la fête annuelle de la datte qui, selon le wali de Biskra, a connu cette année un franc succès avec ses trois aspects. D'abord l'aspect culturel, avec le défilé des troupes folkloriques, qui a agréablement surpris les hôtes d'honneur de la reine des Ziban et auxquels le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères a bien voulu faire découvrir le charme discret des oasis et le goût incomparable de la prestigieuse deglet nour. Ensuite le volet économique avec visite au salon de la datte inauguré par M. Djaâboub, le ministre du Commerce et enfin la demi-journée scientifique animée par le Dr Fatoum Lakhdari, directrice du CRSTRA, fortement applaudie par un auditoire très attentif composé en majorité par mesdames et messieurs les ambassadeurs et ayant pour thème " La problématique de la datte et son devenir ". El Watan a saisi cette opportunité pour interroger Son Excellence l'ambassadeur de Tunisie, doyen des diplomates accrédités à Alger, sur la réalité de la contrebande de la deglet nour algérienne et sa présumée commercialisation à l'étranger par des exportateurs tunisiens. Le diplomate a été catégorique : " Ce sont certains de vos collègues qui, sans aucune preuve, alimentent cette rumeur ". Il ajoutera que depuis le début des années 1970, la Tunisie a pris des mesures draconiennes non seulement pour empêcher tout passage de dattes étrangères à travers ses frontières mais aussi pour éviter la pénétration de tout produit fait à base de dérivés du palmier et ce afin de prémunir la palmeraie tunisienne contre le bayoudh qui sévissait à l'époque au Sud marocain et qui aurait atteint une partie du Sud-Est algérien. Pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à vous présenter à la douane tunisienne avec un colis de dattes ou un couffin tressé avec de la fibre des palmes du dattier. A la douane algérienne, on convient qu'aucune saisie de dattes n'a été enregistrée à nos frontières ces dernières années. Il n'empêche que des exportateurs dignes de foi, relayés par des producteurs de dattes, fins connaisseurs en la matière, sachant parfaitement distinguer l'incomparable deglet nour charnue de Tolga de celle du Djerid tunisien filiforme et plus sèche, jurent avoir acheté en France des dattes algériennes sous emballage tunisien. Pour le ministre du Commerce qui a patronné cette fête de la datte, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, surtout après les récentes mesures prises pour faciliter et promouvoir l'exportation. Cependant à plusieurs reprises, il n'a pas hésité à défaire de leur l'emballage les dattes pour vérifier si la partie non visible du paquet est strictement identique à ce qui est présenté sous cellophane. Justement les problèmes de l'emballage et ceux inhérents au transport ont été posés au ministre qui rappellera que du temps de nos grands-parents, chaque famille achetait et stockait le ravitaillement d'une année. " Faites comme eux et en prévision de la prochaine campagne de la datte, achetez votre emballage, 6 mois à l'avance ! ", conseillera-t-il aux opérateurs privés et publics. " Le ministre semble ignorer que l'un des principes fondamentaux du bon management est le calcul du coût de chaque opération managériale : stocker un produit, fût-il un emballage, a aussi un coût qui se répercute fatalement sur le prix de revient de la marchandise et partant sur notre marge bénéficiaire ; du reste, un bon gestionnaire doit tenir compte du manque à gagner que représente le gel d'un capital durant 6 mois ", a commenté un exportateur.