Qui mieux qu'un poète, doublé d'un homme de théâtre, peut raconter l'histoire de son pays ? Brahim Hadj Slimane l'a fait. Sans trop de fioritures, mais avec beaucoup de talent et… d'émotions. Un jardin parmi les flammes est un spectacle pluriel de 60 minutes, dédié au cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Une création théâtrale construite à partir d'un choix de poèmes de différents auteurs, allant de la conquête coloniale jusqu'à l'indépendance et même au-delà, avec quelques œuvres poétiques significatives. BHS, journaliste et écrivain, auteur et metteur en scène s'en explique : «Le spectacle consiste d'abord à porter sur scène des poèmes de grands auteurs algériens qui ont jalonné l'histoire de ce pays, depuis les débuts de la colonisation et ont accompagné, par leur engagement, les premiers soulèvements armés puis la guerre d'indépendance». Cependant, Brahim tient à préciser : «Seuls certains de ces poètes, engagés pour la cause nationale, sont connus, soit pour avoir vu une ou plusieurs de leurs œuvres devenir des chants patriotiques célèbres, soit parce que le reste de leurs œuvres littéraires les a propulsés vers la postérité. Mais pour la plupart, cet engagement est méconnu du grand public.» Selon l'auteur, Un Jardin parmi les flammes est un spectacle qui se situe dans le prolongement d'une expérience en cours à travers des ateliers. «J'ai déjà produit trois spectacles : Les insulaires et L'étoile assombrie (à la mémoire de Kateb Yacine), Ombre gardienne (à la mémoire de Mohamed Dib) et Poésie sur tous les fronts (à la mémoire de Jean Sénac). Ces spectacles ont été donnés sur plusieurs scènes du pays, ainsi qu'en France, pour L'étoile assombrie.» Le spectacle, donné à la maison de la culture Abdelkader Alloula, est une véritable oeuvre artistique, fortement appréciée par le public tlemcénien. Merveilleusement joué par Aurélia Belkheiri, Badis Hadj Slimane, Souad Kadour et Mahfoud Lakroune, et une assistance technique professionnelle de Sidi Mohamed Triki, Jardin parmi les flammes nous réapprend notre histoire avec des senteurs de discernement et de paix. Sans calculs politiciens ni tabous, encore mois de censure… A voir !