Les plus pauvres sont les premiers frappés par la dégradation de l'environnement et les risques naturels, constate l'OCDE qui a organisé, hier, à Paris, sa première réunion conjointe des ministres de l'Environnement et du Développement depuis 1991. Les 30 Etats membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) totalisent 90% de l'aide bilatérale au développement (70 milliards de dollars en 2003). « Nous ne pouvons pas lutter contre la pauvreté dans le monde sans prendre en compte les questions environnementales », a expliqué lundi la ministre suédoise de l'Environnement, Lena Sommestad, qui coprésidera la réunion ministérielle, évoquant les « nombreux services fournis aux populations par les écosystèmes », tels l'eau, l'alimentation, les combustibles... Selon la Banque mondiale, dans les pays en développement, les ressources tirées de l'environnement représentent 25% de la richesse totale, contre 3% seulement dans les Etats membres de l'OCDE qui comptent parmi les plus riches de la planète. Ainsi, plus d'un milliard d'individus dépendent des ressources forestières. Au Cambodge, la pêche dans les mangroves assure 20 à 58% des revenus des ménages les plus pauvres. « Il s'agit de promouvoir l'intégration des problématiques environnementales aux politiques de développement, notamment la plus importante de toutes, le changement climatique, dont les conséquences vont affecter tous les aspects de nos vies et de nos sociétés », a remarqué Mme Sommestad. « Les experts travaillant sur le développement n'ont, jusqu'à présent, accordé que peu d'attention aux questions de long terme comme les questions d'environnement », a repris Richard Manning, président du Comité d'aide au développement de l'OCDE, également coprésident de la réunion de mardi. « Or ce sont les pays les plus pauvres qui vont être confrontés à la plus forte croissance démographique et souffriront d'autant de la dégradation de leur environnement », a ajouté M. Manning, ancien directeur de l'Agence britannique d'aide au développement. Les ministres et représentants des agences internationales présents mardi devront débattre de la mise en place d'un « cadre concerté » d'action en faveur des pays en développement, axé notamment sur le transfert de technologies, le renforcement des capacités et la signature d'accords sur la protection de l'environnement. Au terme de leur réunion d'une journée, ils devraient adopter deux déclarations, dont l'une consacrée aux mesures d'adaptation des pays les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique, selon l'OCDE.