Le premier responsable du secteur a affirmé de nouveau que les projets dans la branche hydrocarbures ne seront pas gelés en raison de la crise financière mondiale. Les mesures prises jusque-là par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) commencent à avoir des effets sur les prix et le marché mondial. Les décisions de réduction estimée à 4,2 millions de barils/jour (Mb/j), auxquelles ont recouru les pays membres de cette organisation, ont non seulement conduit à la stabilité des cours, mais aussi à leur remontée. En effet, après une dégringolade qui l'a dévalué de 147 dollars à environ 40 dollars, le brut reprend sa hausse de nouveau pour se situer dans le seuil des 50 dollars récemment. Cela est essentiellement dû, explique le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, à la discipline dont font preuve actuellement les pays producteurs de l'Opep. Selon lui, certains membres n'ont pas eu le temps d'appliquer la baisse de leurs productions respectives telle que décidée au cours des différentes réunions de l'organisation. Ils sont, en revanche, poursuit-il, en train de s'y conformer. Pour atteindre une réduction à 100% par les membres, il faut retirer, rappelle le ministre, près de 800 000 b/j du marché. La stabilité des prix ont pour origine, également, la dépréciation du dollar par rapport à l'euro. M. Chakib Khelil a, en outre, évoqué la baisse de la demande 1,2 Mb/j au cours du 2e trimestre que provoquera la récession confirmée par les organismes spécialisés. Le FMI, pour ne citer que cette institution, a réduit la croissance économique mondiale de 2,2% à - 0,6% en moyenne. “Hormis quelques pays, le monde entier sera en récession durant l'année en cours”, affirme le ministre. Mieux, il estime que les prix pourraient atteindre les 60 dollars d'ici à la fin de l'année 2009. “Je crois que cela est possible”, indique-t-il. Pour lui, la crise ne va pas influer sur l'avenir des projets déjà lancés ou envisagés. “Nos projets ne seront pas arrêtés”, rassure-t-il. Par ailleurs, Chakib Khelil a confirmé la mise en place de la société de commercialisation du gaz sur le marché portugais comme cela a été le cas en Espagne. “L'autorisation a été donnée très rapidement sans limite de volumes à commercialiser. Cette société peut commercialiser du gaz algérien ou l'acheter quelque part et le vendre pour le Portugal”, souligne-t-il en marge d'une journée d'information sur les modalités d'approbation des études d'impact sur l'environnement relevant du domaine des hydrocarbures, organisée hier à Alger. L'Algérie commercialisera du gaz au Portugal Le ministre a, dans son intervention à ce sujet, mis l'accent sur la nécessité de préserver l'environnement qui demeure le pivot du programme du gouvernement. La préoccupation environnementale doit figurer, précise-t-il, sur les plans des entreprises afin de préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Le gouvernement s'est, selon lui, engagé à réduire l'impact du système énergétique sur les ressources naturelles. Il rappelle en outre la loi 05-07 du 25 avril 2005 relative aux hydrocarbures dans laquelle il est réservé 13 articles liés à la protection de l'environnement. Il s'agit des activités ayant trait à la prévention des risques, la santé des citoyens, la salubrité de l'environnement. Le ministre a, à ce propos, instruit l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) d'approuver au préalable les études d'impact avant démarrage de tout projet dans le domaine des hydrocarbures. L'ARH veille ainsi au respect de la loi et accomplira son rôle de puissance publique en termes d'hygiène, la santé… Un délai de 7 ans est toutefois accordé aux opérateurs pour adapter leurs installations, leurs équipements aux textes législatifs et aux normes requises. Beaucoup d'efforts ont été consentis dans ce sens, avoue le ministre, mais il est inadmissible que certaines activités liées à la protection de l'environnement soient reléguées au second plan. “L'étude d'impact sur l'environnement n'est pas une simple formalité mais un outil d'aide à la décision”, relève-t-il. Il a été dégagé une enveloppe de 1,5 milliard de dollars pour ce type d'activités, notamment HSE (hygiène, santé et environnement). Depuis l'année 2000, plus de 1 800 études ont été réalisées dans ce sens. Il s'agit d'un outil partagé de protection de l'environnement entre les différents acteurs, entreprises, administrations concernées et le public, pour assurer un développement économique harmonieux tout en atténuant, réduisant et éliminant les effets négatifs sur le milieu naturel. À noter que pour ces études, l'Algérie fait encore appel à des bureaux étrangers. Badreddine KHRIS