La flambée des prix, comme un rouleau compresseur, fait des ravages actuellement dans les marchés des fruits et légumes à Médéa. L'année 2012 s'éclipse avec amertume, marquée par une inflation sans précédent. 2013 sera-t-elle porteuse de signaux d'espoir pour stabiliser la courbe ascendante de la cherté de la vie ? C'est l'incertitude totale qui règne au sein des ménages, car aucun indice prometteur ne permet de présager des jours meilleurs dans le futur. Le salaire fixé par le SNMG est largement dépassé pour pouvoir éponger les hausses de l'année qui va s'achever et certainement la prochaine se maintiendra au même rythme d'augmentation des prix des produits de première nécessité. Dans cette situation, le citoyen sera davantage réduit en 2013 à une seule priorité : comment subvenir à remplir son ventre, en se passant des autres besoins familiaux, comme un logement décent, des vacances et des loisirs qui ne resteront qu'un rêve lointain… La flambée des prix, comme un rouleau compresseur, fait des ravages actuellement dans les marchés des fruits et légumes à Médéa. Il y a de quoi s'étonner quand on voit que l'oignon a atteint le prix de 80 DA le kg, la courgette 180 DA, l'ail 350 DA, la tomate qui est cédée à 95 DA, la pomme de terre fixée à 50 DA, l'artichaut à 120 DA et le poivron à 150 DA le kg... Pour les fruits de saison, l'orange Thompson, deuxième choix, est vendue à 100 DA, la clémentine au même prix, si ce n'est parfois plus, mais la pomme du terroir des vergers de Benchicao est fixée à 160 DA, la banane à 140 DA, le prix des dattes oscille, selon la qualité, de 250 DA à 500 DA. L'autre fait saillant est la montée vertigineuse des protéines animales, le prix de la viande blanche est passé de 220 DA à 340 DA en cette fin d'année. Et dites-vous bien que cela a lieu dans une wilaya productrice où les statistiques des services agricoles la placent leader au niveau national. Une situation paradoxale ! Quant à la viande rouge, elle est inabordable pour toutes les couches sociales. La viande ovine est à 1200 DA le kg et la bovine à 1400 DA. Aussi, la sardine se vend à des prix variant de 300 à 400 DA. La mercuriale qui s'est emballée ces derniers temps dans l'indifférence des pouvoirs publics est considérée par les chefs de famille comme «du jamais vu». Certains citoyens rencontrés au marché éprouvent d'énormes difficultés pour faire leurs emplettes. «Les temps sont vraiment durs», avoue ce père de famille qui attend toujours la fin du marché pour profiter d'éventuelles baisses des prix des invendus de la marchandise. Les consommateurs ne sont pas les seuls à se plaindre de la cherté, les commerçants aussi. «Avec ces prix exorbitants, je gagne moins ma vie, car je ne vends pas beaucoup», regrette ce commerçant qui estime que le marché doit être régulé autrement, mais pas de façon anarchique. «Les prix varient seulement au profit des spéculateurs», soutient-il. Cependant, le fossé de la pauvreté s'élargit au lieu de diminuer faute de cherté de la vie. Aujourd'hui, le plaisir de faire un tour au marché comme autrefois s'est transformé en calvaire que tout un chacun voudrait éviter. Mais est-ce possible lorsqu'on est père de famille ? Assurément non ! Et c'est là tout le drame que vit la société médéenne en particulier et algérienne en général.