Des dizaines d'imams de la région se sont rassemblés mardi matin devant le siège de la direction des Affaires religieuses pour «protester contre le comportement d'un salafiste qui voulait imposer sa vision de l'islam». Ce mouvement intervient juste après l'agression perpétrée contre l'un de leurs collègues, imam à la mosquée de Mellakou. L'agresseur, bien qu'interpellé par les gendarmes, continue de vaguer normalement à ses occupations alors que l'homme du culte physiquement atteint continue de réclamer justice. Les protestataires, tout en fustigeant ce genre de pratiques aux antipodes de notre religion, ont «émis le vœu de voir le ministre des Affaires religieuses élaborer un texte de loi réglementant les activités du culte». Pour rappel, un large mouvement de solidarité autour de l'imam agressé s'est tissé. Beaucoup de citoyens, dont des fidèles de la mosquée El Islah de la commune de Mellakou, 16 km à l'ouest de Tiaret, se sont solidarisés avec l'imam Kadi Mohamed, lâchement agressé par un salafiste qui lui reprochait un prêche contraire à leurs croyances, s'agissant de l'héritage. Sauvagement agressé non sans perdre deux de ses dents, l'imam s'est vu délivrer par le médecin légiste un certificat d'incapacité de 15 jours. Une plainte a été déposée au niveau du procureur de la République près le tribunal de Tiaret et une enquête a été aussitôt ouverte par la brigade de Gendarmerie nationale. L'incident, qui a mis aux prises l'imam au cerbère, a eu lieu après la prière du «fedjr». Un cas loin d'être isolé qui intervient à un moment où la société aspire à vivre dans la quiétude après une décennie dite rouge.