Sans surprise, Abdelkader Bensalah a été réélu, hier, pour un troisième mandat à la tête du Conseil de la nation lors d'une séance plénière présidée par le doyen des sénateurs, Taib Ferhat, consacrée à l'installation des nouveaux membres du Sénat. Seul candidat à sa propre succession, M. Bensalah, de la famille RND, a été porté par la majorité absolue pour diriger la Chambre haute du Parlement. 132 sénateurs ont dit «oui» à Bensalah alors que deux sénateurs FFS se sont abstenus lors du vote. La désignation de Bensalah par le chef de l'Etat dans le tiers présidentiel n'était pas fortuite ; cette démarche répondait au souci de le reconduire à la tête du Sénat. «Bouteflika voue un grand respect à Bensalah. Tout le monde a compris que sa désignation au tiers présidentiel était un signe pour sa reconduction à la tête du Sénat», estime un sénateur. Les partis majoritaires (RND, FLN) et le tiers présidentiel ont appuyé ce choix. Mme Louisa Chachoua, du tiers présidentiel, qui s'exprimait au nom des groupes parlementaires, a souligné que «Bensalah est un homme chevronné et expérimenté. Il a été un homme de dialogue dans les différentes phases sensibles qu'a connues l'Algérie». Abdelkader Bensalah est aussi, faut-il le souligner, le doyen des parlementaires algériens puisqu'il a entamé son parcours parlementaire en 1977 en tant que député, avant d'être élu président ; il a dirigé par la suite la commission des relations extérieures, puis devient président du Conseil national de transition (CNT) et de l'Assemblée populaire nationale. En 2002, il est désigné par Bouteflika à la tête du Sénat en remplacement du défunt Mohamed Cherif Messaâdia. Hier, après son plébiscite, Bensalah a exprimé, comme attendu, sa gratitude et son soutien au président de la République avant d'évoquer le rôle du Conseil de la nation. Il est persuadé que son institution «sera appelée à jouer un rôle plus dynamique dans le cadre des réformes politiques engagées par le président de la République». La nouvelle composition du Conseil de la nation, selon lui, est plus diversifiée et plus représentative de la nouvelle carte politique en Algérie. Dans les coulisses du Conseil de la nation, deux sujets revenaient en boucle : le successeur de Ouyahia à la tête du RND et la révision de la Constitution. D'aucuns estiment qu'avec sa reconduction à la tête du Sénat pour une durée de six ans, Bensalah est exclu de la course au poste de secrétaire général du RND. Seulement, beaucoup avancent le nom de Bensalah pour coordonner le travail concernant la révision de la Constitution. «Bouteflika avait choisi Bensalah pour diriger les consultations sur les réformes politiques. Il est fort probable qu'il sera désigné pour mener les consultations concernant la révision de la Constitution», nous confie une source parlementaire.