Photo : S. Zoheir Par Samir Azzoug Abedelkader Bensalah a été réélu, dans la matinée d'hier, président du Conseil de la Nation. C'est donc sans surprise que le sénateur du tiers présidentiel, deuxième homme de l'Etat, rempile pour un troisième mandat de six années à la tête de la Chambre haute du Parlement. Candidat unique, plébiscité par 132 voix pour, deux abstentions (sénateurs issus du FFS) et aucune voix discordante, il est officiellement désigné lors de la séance plénière du 9 janvier 2013, présidée par le doyen des sénateurs, Tayeb Frehat. Après les tractations en coulisse et avant le vote à main levée, la validation des dossiers des 78 nouveaux sénateurs a été suivie par l'intervention de la sénatrice Louisa Chachoua qui a occupé le pupitre pour déclarer au nom des groupes parlementaires, la candidature de A. Bensalah «l'homme d'expérience et de dialogue» tout en motivant ce choix par la voie de «la stabilité et de la continuité». Dans son discours inaugural du troisième mandat (en fonction depuis 2002), du haut de ses 71 ans et de ses 36 ans d'activité parlementaire (il était député en 1977), le natif du 24 novembre 1941 s'est dit «rassuré de l'arrivée de nouveaux membres issus des élections (locales) du 29 novembre dernier et qui ont donné (au Conseil) une représentation pluraliste qui reflète la réalité de la nouvelle géographie politique du pays». Vantant les «acquis, enseignements et expériences de ces dernières années» de cette institution, A. Bensalah assure que le Senat «sera appelé prochainement (avec les autres institutions de l'Etat), à jouer un rôle plus dynamique dans le cadre de la politique des réformes impulsées par le président de la République». Le Conseil de la Nation, cette institution créée à la faveur de la révision de la Constitution du 28 novembre 1996, s'est trouvé, ces derniers mois, au centre de polémiques sur sa pertinence et son utilité. Des tendances politiques et des éditorialistes de la presse écrite le considérant plus comme une chambre «de retraite politique, dorée». Le président du Conseil de la Nation d'un jour et doyen des sénateurs, Tayeb Frehat, s'est attaqué vertement à «ces journalistes et autres langues bien pendues» qu'il accuse d'ignorer le véritable rôle du Sénat. A la faveur des élections locales du 29 novembre 2012, la moitié des membres du Conseil de la Nation a été renouvelée comme le stipule la Constitution. 78 nouveaux sénateurs ont été installés hier dont 48 issus des élections indirectes et 30 autres désignés par le président de la République pour les six prochaines années. Les échéances politiques qui attendent le pays mettent les membres de cette institution dotée du pouvoir de blocage absolu de la procédure législative, devant une lourde responsabilité. Celle d'entériner les réformes qui toucheront la loi mère de toutes les lois de ce pays : la Constitution. Rappelons qu'Abdelkader Bensalah (FLN) occupe la fonction de second homme de l'Etat depuis 2002. Il entame son parcours parlementaire en 1977 comme député. Ambassadeur d'Algérie en Arabie saoudite en 1989 et représentant permanent auprès de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), il est nommé président du Conseil national de Transition (CNT) en 1994 avant d'être élu président de l'APN en 1997. Avant de présider le Conseil de la Nation pour son premier mandat (en 2002), A Bensalah est élu en 2000 président de l'Union parlementaire arabe puis président de l'Union parlementaire africaine.