Abdelkader Bensalah, réputé proche du président Bouteflika, jouera de ses relations privilégiées avec celui-ci pour être reconduit à la tête du Sénat. Abdelkader Bensalah remettra son mandat de président du Conseil de la nation le 4 janvier prochain, conformément à l'article 114 de la Constitution qui précise que “le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil”. Il reste à savoir si l'homme, réputé entretenir de très bonnes relations avec le président de la République, sera reconduit à la tête de la deuxième Chambre parlementaire. “Abdelkader Bensalah est un homme d'équilibre. Il assure une certaine stabilité au Sénat. Il va certainement être réélu président de l'institution”, nous a confié un de ses proches collaborateurs. Il est vrai que depuis son installation, Abdelkader Bensalah, fort de son expérience de président du Conseil national de transition (CNT de 1994 à 1997) puis de la première Assemblée nationale pluraliste (1997 à 2002), a contribué à l'apaisement de la vie de la Chambre haute. Il y a trois ans, lors du premier renouvellement par moitié de la composante du Sénat, le fonctionnement du Sénat a été fortement perturbé par les sérieuses divergences de vue entre le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, et le deuxième personnage de l'Etat, Bachir Boumaza. Le conflit, amplifié par une contestation grandissante d'un groupe de sénateurs, parmi lesquels Abdelhak Bererhi, Leïla Aslaoui et Salah Boubnider, a entraîné la destitution de Bachir Boumaza, décidée par un avis du Conseil constitutionnel, lequel lui a récusé le droit à un mandat de six années complètes (disposition transitoire contenue dans l'article 181 de la Constitution) pour ne prendre en compte que l'article 114 susmentionné. Il est remplacé par Mohamed-Chérif Messaâdia. Ce dernier, éprouvé par la maladie, décède au bout de quelques mois, soit quelques jours à peine après les élections législatives du 30 mai 2002. Abdelkader Bensalah, élu à la députation sur la liste du RND à Oran, démissionne de l'APN. Il est désigné peu après par le président Bouteflika, sénateur du tiers présidentiel, puis est immédiatement élu par ses pairs président du Conseil de la nation. Il apparaît donc tout à fait plausible qu'il soit réélu, pour trois autres années, à la présidence du Conseil de la nation. “Il y a assez de problèmes à l'APN pour vouloir préserver à tout prix la stabilité du Sénat”, a affirmé un sénateur. Il a ajouté qu'il pourra récolter les voix des sénateurs RND et celles du tiers présidentiel. “ça sera suffisant pour sa réélection”, ajoutera-t-il. D'autres sources, proches du Sénat, soulignent que le maintien de Bensalah à la présidence du Sénat est étroitement tributaire de la volonté du chef de l'Etat. “Avant de se prononcer sur cette question, il faudra attendre de connaître les vingt-sept personnalités que le président Bouteflika désignera dans le tiers bloquant”, a ajouté notre interlocuteur. Il n'est pas exclu que le chef de l'Etat favorise la candidature à ce poste d'une personnalité politique, à même de l'aider, d'une manière ou d'une autre, à briguer un second mandat. S. H.