-Plusieurs promesses ont été faites aux clients d'Algérie Télécom pour le rétablissement de leur connexion internet et de leur ligne téléphonique. Toutefois, ils se plaignent toujours de perturbations. A quand un rétablissement définitif ? Nous avons annoncé, au lendemain de l'incendie, que la situation allait être rétablie très vite. Mais une fois le constat dressé avec précision, il s'est avéré que la tâche était beaucoup plus compliquée. Le central téléphonique endommagé date de 1999, le parc qui en dépend est donc très dense, raison pour laquelle le rétablissement du réseau a pris tant de temps. Nous avons perdu tout un central téléphonique en équipement, répartition et distribution. Ce central, d'une capacité de 18 000 à 20 000 abonnés, desservait 13 000 clients, dont 7500 actifs. Tout a été totalement perdu. Les pertes sont énormes. Aujourd'hui, le rétablissement s'effectue à une cadence très soutenue. Il faut savoir que le central desservait Alger-Centre jusqu'à hauteur de Sacré-Cœur, notamment les boulevards Amirouche, Didouche Mourad, Krim Belkacem, une partie de Télemly, les Douanes algériennes, le Premier ministère… Ce mercredi à minuit, nous avons réussi à rétablir 92% des lignes téléphoniques avec quelques perturbations enregistrées, que nous considérons normales. Actuellement, nous sommes à moins de 1% en matière de perturbation. Tous les travaux de raccordement et de câblage sont achevés et nous continuons à traiter les dérangements et les inversions. Le retour à la normale est prévu pour le début de cette semaine. -Quelles sont les difficultés techniques auxquelles vous vous retrouvez confrontés ? Au début, il fallait limiter les risques de propagation de l'incendie. Les surprises survenaient en fur et à mesure. Un cordon sécuritaire installé pour la visite du président français a retardé les travaux de 24 heures. Le feu s'est propagé sur plusieurs dizaines de mètres dans une galerie où aboutissaient tous les câbles. L'étiquetage des câbles a été entièrement perdu. Or, il fallait que nous identifiions ces câbles qui allaient de 7 à 1800 paires. Il fallait ensuite mettre des manchons, c'est-à-dire prendre chaque paire et la raccorder à un deuxième couple. Autrement dit, nous avons replacé un nouveau central en un temps record. Cela a pris plus de temps que prévu. Il fallait également changer le central et passer à une autre technologie, à savoir la MSAN, c'est un nœud d'accès multiservices, dispositif généralement installé dans un central téléphonique qui relie les lignes téléphoniques des clients à une base réseau pour fournir téléphone et internet. Nous avons d'ailleurs évité le pire, car ce changement d'équipement était déjà planifié et le déploiement était programmé pour deux jours plus tard. S'il avait déjà été en place, nous l'aurions perdu ! -Quelles sont les différentes contraintes techniques auxquelles vous devez faire face ? La difficulté majeure c'est la perte de l'étiquetage. Identifier les câbles puis les tirer sur plusieurs mètres a pris plus de temps que prévu. Ensuite, pour le déploiement de la MSAN, nous nous heurtons à certaines institutions qui n'affichent pas le même degré d'urgence qu'Algérie Télécom. -Pourquoi avez-vous donné la priorité au réseau ADSL ? Nous avons géré les priorités. Le premier était le réseau postal puis la CNAS, pour ne pas pénaliser l'ensemble des centres payeurs à l'échelle nationale. Les banques ont suivi. Nous avons aussi choisi de rétablir l'ADSL avant le réseau téléphonique. Une opération de porte-à-porte a aussitôt été lancée pour identifier les clients de grands comptes et d'entreprises, et nous leur avons fourni des solutions d'urgence comme la WLL avec un renvoi d'appel. -Dans les autres wilayas du pays, les abonnés se plaignent de lenteurs et de coupures… Alors quand on nous parle de la 3G… Oui, mais que nous les corrigeons au fur et à mesure. Nous avons un programme ambitieux d'un million d'accès pour 2013. Actuellement, nous comptons 3,2 millions d'abonnés pour le téléphone et 1,1 million d'abonnés pour l'ADSL. Quant à la 3G, c'est à Mobilis de s'exprimer.