Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé mercredi soir à l'Assemblée nationale que le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures permettrait de couvrir les besoins énergétiques de l'Algérie à long terme à travers l'intensification des activités d'exploration et de forage des hydrocarbures conventionnels (pétrole et gaz) et non conventionnels (gaz de schiste). Le ministre a appelé les députés à «ignorer les voix émanant d'outre-mer appelant à s'abstenir d'exploiter les hydrocarbures non conventionnels sous prétexte de leurs conséquences néfastes sur l'environnement et sur les réserves du pays en eau». Le ministre a reconnu que les besoins du pays en hydrocarbures conventionnels ne suffisaient pas à satisfaire les besoins des générations futures. «Nous devons ignorer les propos de ceux qui polluent le monde et nous demandent ensuite de préserver l'environnement. L'Algérie n'est pas responsable de la pollution qui touche le monde», a-t-il dit. «A l'horizon 2030, notre consommation en produits énergétiques se chiffrera à 80-85 milliards de dollars par an. Si nos ressources conventionnelles venaient à se tarir et si nous décidons de ne pas exploiter les hydrocarbures non conventionnels, comment pourrions-nous régler cette facture sans un niveau acceptable d'exportations d'hydrocarbures ?», a expliqué le ministre en rappelant «les difficultés que connaissait l'Algérie au milieu des années 1990 pour assurer ses besoins en raison de la baisse des cours du pétrole mais également en raison du manque de moyens de production d'hydrocarbures durant cette période». Le ministre a souligné dans le même contexte que les produits utilisés avec l'eau dans la technique d'hydrofracturation «n'ont pas d'effets néfastes sur l'environnement», et a affirmé que l'exploitation du gaz de schiste n'était pas un «cadeau empoisonné», comme cela a été souligné dans les interventions de nombreux députés. Toujours concernant la technique de l'hydrofracturation, Youcef Yousfi a fait savoir que cette technologie ne datait pas d'aujourd'hui et qu'elle a déjà été expérimentée dans les années 1970, où pas moins de 1000 opérations avaient été effectuées aux Etats-Unis et ont toutes été couronnées de succès. Selon lui, les réserves de l'Algérie en gaz de schiste sont inépuisables «de Timimoun à In Salah, en plus de poches à Tindouf et à Illizi avec une rentabilité d'environ 1,5 milliard de mètres cubes de gaz par kilomètre, un taux important». Le ministre prévoit que l'exploitation du gaz de schiste pourra créer quelque 100 000 nouveaux emplois.