Dénouement - Les postiers comptent reprendre demain le travail, nous ont-ils déclaré ce matin. Cette décision reste néanmoins tributaire de la rencontre que le ministre, Moussa Belhamadi, a programmée avec les protestataires ce matin. Cette rencontre tant attendue par les grévistes, est, selon certains initiateurs du mouvement, «porteuse d'une bonne nouvelle pour les usagers d'Algérie Poste. Si tout se déroule comme prévu, nous allons reprendre dès demain le travail», nous disent-ils. En outre, l'Ugta semble avoir reçu un véritable coup de massue, puisque cette organisation des travailleurs est accusée d'avoir trahi la confiance des postiers. C'est d'ailleurs presque un millier de travailleurs qui se sont regroupés sur l'esplanade de la Grande-Poste, ce matin, scandant des mots d'ordre dénonçant le doyen des syndicats, tels que «Bye bye l'UGTA. Bye bye Sidi Saïd». Au cours du rassemblement, certains travailleurs ont déchiré leur carte d'adhérents à l'Ugta et d'autres ont distribué des formulaires d'adhésion à une nouvelle représentation syndicale qu'ils ont dénommée le Syndicat national autonome des postiers (Snap). «Nous comptons mettre sur pied un syndicat autonome qui défend nos droits. Les anciens syndicalistes ont failli à leur mission. La plupart d'entre eux ont profité de leur statut pour bénéficier de promotion. Un vaguemestre est devenu, grâce à sa qualité de syndicaliste, chef de division avec un salaire mensuel qui dépasse 89 000 DA», diront des postiers grévistes. Par ailleurs, la direction générale, dans une note adressée aux travailleurs, porte à la connaissance de l'ensemble du personnel d'encadrement que l'indemnité d'expérience professionnelle sera incluse dans la rémunération du mois de février. L'octroi de cette prime, est-il écrit, sera calculé sur les modalités suivantes : 2 % de la partie fixe par année d'ancienneté dans le secteur et 1 % de la partie fixe par an hors secteur. Cette décision d'attribution est prise conformément à la résolution n° 25/11 du 23 octobre 2011, entrant dans le cadre de la refonte du statut des postes supérieurs, est-il précisé. «Ce n'est pas cette décision qui va nous faire changer d'avis, cette indemnité est un droit. Ce que nous revendiquons actuellement, c'est l'application de la convention collective, l'attribution du rappel gelé depuis 2008, l'avancement dans le grade, l'accès à la promotion, de la considération et l'amélioration des conditions de travail pour l'ensemble des travailleurs», précisent les grévistes. «Ce n'est plus le directeur qui mène les négociations, puisqu'il est le responsable du marasme des postiers, mais c'est le ministre Belhamadi que nous attendons. Il est le seul à pouvoir prendre réellement en charge nos revendications. Par ricochet, il est le seul à pouvoir aussi garantir la reprise du travail», ajoutent nos différents interlocuteurs parmi les initiateurs du mouvement de grève.