A quelques encablures du siège de la wilaya, le plus vieux lotissement de Mila, Mohamed Tahar Brik, surplombant la RN 79 à la sortie ouest de la localité, est confiné dans un oubli total pour une cité située en plein centre-ville et qui aurait pu bénéficier d'un plan d'aménagement conséquent contribuant à atténuer le calvaire des résidents et à « humaniser » leur cadre de vie lamentable. Trottoirs en terre battue, voirie défigurée et accès routiers disloqués se partagent le quotidien des 182 familles habitant ce grand ensemble de 11 ha qui a commencé à être érigé vers les années 1990, bien avant le lotissement nord (sur la route de Grarem) et celui de Benmaâmar, qui eux, ont bénéficié d'une viabilisation totale. En dépit des nombreuses pétitions alertant le chef de l'exécutif de wilaya sur la précarité du site et leurs conditions de vie désastreuses, les habitants n'ont rien vu venir puisque même leur quête de voir les services concernés se pencher au moins sur l'urgence d'aménagement de l'axe routier principal du lotissement ne semble pas figurer au menu des responsables. A la DUCH, on nous affirme, en effet, que cette opération n'a fait l'objet d'aucune inscription du fait que le terrain d'assiette a été cédé dans le cadre des réserves foncières communales, et qu'il appartient à la commune de prendre en charge les aménagements nécessaires. Le chef de la daïra abondera dans le même sens : « L'aménagement effectif du lotissement Mohamed Tahar Brik ne sera amorcé qu'à partir de l'année prochaine dès lors qu'il lui a été prélevé au titre du PCD 2007 une enveloppe de 12 millions de dinars. » Or, force est de reconnaître que ce « petit soin » n'est qu'un pis-aller, puisque la réhabilitation de ce quartier demande environ 35 millions de dinars. Pourtant, à l'issue de la réunion du 27 avril 2005 présidée par le chef de daïra et prolongée par une visite sur terrain en date du 2 mai 2005, il a été question de l'inscription de l'opération d'aménagement par la DUCH, comme cela a été fort bien consigné sur le PV n° 07/2005. Or, c'est justement ce point nodal qui est resté lettre morte au grand désespoir des riverains qui crient au « deux poids, deux mesures » et jurent par la voix de leur président d'association de quartier, Boussaoûd Boudiaf, de transposer à la rue leur grogne si leurs revendications ne sont pas satisfaites.