«Nous sommes ici face à un adversaire agile, déterminé, bien équipé, bien entraîné, apte à se dissimuler dans le relief et la végétation», a déclaré mardi soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans un point de presse sur la situation sur le terrain malien, au cinquième jour de l'intervention française au Mali. Paris. De notre correspondante Toutes les armées sont mobilisées dans un déploiement de moyens aériens et terrestres qui est toujours en cours», a déclaré, mardi en fin de journée, dans un point de presse le ministre de la Défense français, qui a annoncé le déploiement de 2500 soldats à terme. «La lutte que nous menons au Mali avec le plein soutien de la communauté internationale est une lutte implacable contre les groupes terroristes», a commencé par dire Jean-Yves Le Drian. Et de rappeler que les premières attaques des forces armées françaises contre les positions des groupes terroristes au nord de Mopti ont été lancées moins de cinq heures après l'ordre donné par le président Hollande vendredi dernier. Le ministre de la Défense français a rappelé les éléments et les événements déclencheurs de la crise actuelle au Mali. «Depuis le début de la semaine dernière, le Mali fait face à une agression caractérisée, organisée, coordonnée», a-t-il indiqué. «Et c'était là une nouveauté d'Ançar Eddine, des katibate d'AQMI et du Mujao.» Pour ensuite préciser que «ces groupes terroristes et djihadistes doivent clairement être distingués des mouvements représentatifs du Nord-Mali et des populations de cette région dans toute leur diversité». Aussi, «ni ces mouvements ni ces populations ne sont visés en aucun cas par l'action militaire que nous avons engagée, je serais tenté de dire que c'est le contraire», a poursuivi le ministre. Revenant à l'offensive terroriste de la semaine dernière, Jean-Yves Le Drian a précisé avec force détails que «des concentrations importantes de véhicules et de combattants à Léré, à Douenza, à Konna ont été repérés en début de semaine, plus de 200 véhicules, près de 1200 combattants et les principaux dirigeants, en particulier d'Ançar Eddine et d'AQMI étaient sur place pour diriger les opérations». «La manœuvre de ces groupes était claire, un double mouvement vers Mopti, Sévaré, d'une part, vers Diabali et Ségou d'autre part, l'ensemble aboutissant à ouvrir la voie sur Bamako.» «Dans ces circonstances, l'armée malienne était en mauvaise posture et l'objectif des groupes terroristes était de détruire cette armée avant que la force internationale de soutien au Mali, la Misma, et la mission européenne ne puissent intervenir.» Jean-Yves Le Drian a aussi relevé l'efficacité du service de renseignement français, «puisque c'est lui qui nous a permis d'identifier l'accélération des groupes terroristes dans la logique que je viens d'évoquer», «notre dispositif de renseignement a basculé depuis une semaine dans une logique d'appui aux opérations de nos armées et nous coordonnons avec nos principaux partenaires pour renforcer encore davantage nos capacités de renseignement». Au cinquième jour de l'intervention militaire au Mali, la France reste en première ligne. Les Européens ont fait savoir qu'ils n'enverront pas de troupes. Le soutien occidental (européen et américain) essentiellement diplomatique et logistique, mais c'est tout. Quant à la force africaine, elle ne pourra être opérationnelle, dans le meilleur des cas, seulement dans quelques semaines. Elle aura alors à faire preuve de son efficacité.