L'Association internationale du transport aérien (IATA) vient de publier les chiffres du trafic mondial pour le mois de novembre 2012 et une amélioration de la demande tant dans l'activité passagers que cargo est à noter. Le trafic mondial de passagers affiche ainsi une progression de 4,6% sur un an et de 2,9% en séquentiel. Les capacités sont en hausse de 3,2% et le coefficient d'occupation augmente d'un point de pourcentage à 77,3%. L'activité cargo augmente de son côté de 1,6% en novembre après avoir reculé de 2,6% le mois précédent. Les compagnies d'Amérique latine et du Proche-Orient ont vu leur transport de passagers à l'international bondir respectivement de 11% et 10,5% sur un an. Emirates ne cesse de progresser avec des taux de croissance annuels de 15 à 20%. La montée en puissance d'Emirates se fait principalement au détriment des compagnies européennes. En 2012, elle est montée sur la troisième marche du podium, reléguant l'alliance Air France-KLM à la quatrième place. Son modèle d'affaires repose fondamentalement sur un engagement en faveur de la libre concurrence internationale et de l'ouverture du ciel. La justification de la protection d'un transporteur national par le seul fait de son appartenance à un pays particulier appartient au passé. Les tarifs les plus élevés au monde sont en général observés sur les lignes dont les gouvernements protègent les transporteurs nationaux et où la concurrence est limitée. A partir du 1er mars prochain, Emirates assurera une liaison quotidienne avec l'Algérie. Il ne fait aucun doute que Dubaï est devenue une dynamique destination. Il y a une forte demande pour la Thaïlande et la Malaisie, en plus du Vietnam, des pays caractérisés par des hôtels et centres de villégiature appropriées, en plus de l'Australie, Barcelone et Madrid. Emirates Airlines confirme sa politique qui consiste à rester loin des alliances commerciales mondiales, mais continue à remodeler les tendances de l'aviation civile, en particulier dans des partenariats en dehors des alliances commerciales mondiales qui ont dominé l'industrie au cours des dernières années. L'aéroport de Dubaï a inauguré le nouveau terminal dédié aux Airbus A380 de la compagnie aérienne Emirates Airlines, le premier de ce type dans le monde. Après deux tests grandeur nature en décembre, le hall A de l'aéroport a été inauguré le 2 janvier 2013 par le vol EK003 vers Londres – Heathrow de la compagnie des Emirats arabes unis – opéré en superjumbo, comme les quatre autres rotations quotidiennes entre les deux villes. Ce hall A est pour Emirates en particulier et le secteur de l'aviation à Dubaï en général de la plus haute importance, car il va augmenter la capacité dans les aéroports de Dubaï de 60 à 75 millions de passagers. Il permet ainsi de nombreuses possibilités d'expansion pour les transporteurs, en particulier avec le A380. Bataille entre majors et compagnies du Golfe Par contre, les «majors» du ciel européen sont en perte d'altitude. La crise économique freine les voyages touristiques et pousse les entreprises à supprimer les vols en classe affaires. Les champions du low-cost (Ryanair, EasyJet) font une razzia sur les vols intra-européens. Et les compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways) attaquent sur les vols long-courriers, qui représentent la dernière source de profits des compagnies européennes. Les plans de restructuration en cours visent principalement à contrer les compagnies à bas coûts, en copiant leurs méthodes : rotation rapide des avions, baisse des effectifs et augmentation de la productivité des pilotes, hôtesses et stewards, sommés de voler plus sans gagner plus. C'est ce qu'a fait Air France avec ses bases en province. Air France a lancé dans ce contexte sa nouvelle offre Economy, une nouvelle offre tarifaire sur 58 destinations du réseau court et moyen-courrier. La compagnie a pour ambition de s'adapter aux évolutions du comportement d'achat et des nouvelles attentes des voyageurs tout en attirant de nouveaux clients. Avec deux offres complémentaires accessibles toute l'année et des tarifs entièrement combinables, cette nouvelle offre vient renforcer l'attractivité des prix de la compagnie. Elle s'adresse tout particulièrement aux 60% des clients dont l'exigence est de voyager aux meilleurs tarifs et aux 40% de clients court et moyen-courrier qui voyagent sans enregistrer de bagages. S'adapter ou disparaître Ces dernières années, les habitudes des consommateurs ont changé dans la plupart des secteurs d'activité. Téléphonie mobile, achat de voiture ou de matériel informatique, désormais les clients comparent de plus en plus facilement les offres grâce à Internet et aux technologies mobiles et cherchent à trouver l'offre qui correspond parfaitement à leurs besoins : l'achat de produits «à la carte» ressort comme une tendance de fond dans l'évolution des habitudes de consommation. Dans le secteur aérien, cette mutation va de pair avec une croissance globale du trafic : jamais on n'a autant voyagé partout dans le monde. L'association des compagnies aériennes IATA considère ainsi que l'aviation civile devrait franchir le cap des trois milliards de passagers transportés en 2013, soit une augmentation de 24% depuis 5 ans. La multiplication des offres constitue une formidable opportunité pour les clients : celle de voyager plus loin, plus souvent ou de façon plus improvisée, avec un produit à la carte, tout en maîtrisant leurs dépenses. Quant à Air Algérie, elle reste sur une stratégie de développement basée sur la consolidation de sa part de marché sur le réseau habituel (de point à point sur le continent européen et les pays du Moyen-Orient). La concurrence est forte en raison de la présence de nombreuses compagnies européennes et arabes. Sur le Moyen-Orient, par exemple, Qatar Airways a doublé ses fréquences vers l'Algérie en passant à un vol biquotidien depuis mars 2012. Le marché sur lequel elle a le moins de concurrence est le marché africain. C'est pourquoi elle souhaite se redéployer sur ce continent. Actuellement, elle n'assure que cinq dessertes, alors que Royal Air Maroc, par exemple, en assure 23. L'ouverture de nouvelles lignes est en phase de réflexion.