Sept compagnies aériennes arabes, dont Air Algérie, ont signé, avant-hier à Alger, un mémorandum d'entente pour l'échange de pièces détachées consommables des appareils. En plus d'Air Algérie, il y a Egypte Air, Middle East Airlines, Saudia Airlines, Qatar Airways, Kuwait Airways et Emirates Airways. « Le projet compte trois phases dont la première porte sur l'échange progressif avec un taux de départ, selon les pouvoirs d'achat des compagnies, des pièces détachées disponibles chez certaines de ces compagnies à celles qui n'en disposent pas au lieu de les importer de l'étranger », a expliqué, hier, à Alger le SG de l'Organisation arabe des compagnies aériennes (AACO), Abdul Wahab Teffaha, en marge de la 45e assemblée générale de l'Organisation. L'autre domaine concerne l'expertise de certaines stations de maintenance spécialisées au bénéfice des autres pays signataires qui n'en possèdent pas. Une telle expérience existe déjà en Europe, a relevé le SG de l'AACO. Le taux d'échange en question sera fixé bilatéralement entre les compagnies. « Le conseil d'administration de ce projet va se réunir pour définir ce taux d'échange de pièces détachées précises comme les réacteurs, les moteurs ou encore les lubrifiants », a-t-il développé en relevant qu'un appareil est composé de 55 000 pièces différentes consommables. S'agissant de la taxe carbone imposée par l'Union européenne, M. Teffaha dira : « Nous considérons que le programme européen n'est pas porteur sur le plan commercial et sur le plan règlementaire. Du coup, nous ne pouvons répondre en tant que compagnies. C'est aux gouvernements de prendre des initiatives dans ce sens », a-t-il indiqué. Il ajoutera que « cette mesure est illégitime et nous saisirons l'organisation mondiale de l'aviation civile (Iata : International Air Transport Association) qui travaille réellement sur le projet d'un programme mondial sur les impacts environnementaux ». Le SG de l'AACO a affirmé que les compagnies aériennes arabes possèdent les flottes des plus récentes dont la durée de vie est de 7,4 ans en moyenne, tandis qu'elle est de 17 ans pour les européennes, 22 ans pour les flottes américaines alors que la moyenne mondiale est de 18 ans. En somme, « les compagnies arabes ne refusent pas ce programme mais l'Europe ne peut l'imposer hors de son espace aérien », a-t-il soutenu. Interrogé sur la déclaration du PDG d'Air Algérie, Salah Boultif, qui avait proposé précédemment une amélioration des prestations de services et des tarifs au niveau des aéroports, M. Teffaha a répondu que « M. Boultif a insisté sur les aéroports européens, à qui nous demandons d'élargir leurs infrastructures pour absorber le trafic aérien ».