Le gouvernement canadien vient d'actualiser son Travel Warning pour l'Algérie en mettant en garde ses ressortissants contre le risque d'enlèvement qui serait élevés depuis l'intervention de l'armée française au Mali vendredi dernier et l'attaque terroriste suivie d'une prise d'otages au complexe gazier d'In Amenas à 1 500 km au sud-est d'Alger. Dans ses conseils aux voyageurs, le gouvernement canadien rappelle à ses ressortissants que « des groupes terroristes dans la région ont déclaré leurs intentions d'augmenter la fréquence des attaques et des enlèvements ayant pour cible des occidentaux. ». Cette menace serait encore plus grande pour les citoyens de pays qui soutiennent la décision française d'intervenir dans son ancienne colonie. « Les citoyens des pays qui appuient l'intervention militaire sont les plus exposés. Cependant, tous les voyageurs devraient faire preuve d'une vigilance accrue », explique-t-on dans le document du ministère des affaires étrangères. En toile de fond, l'appui canadien à l'opération française qui se matérialise, pour le moment, par le prêt pour une semaine d'un avion-cargo de transport de troupe, un Boeing C-17 des forces royales canadiennes. La France souhaite la prolongation de cette participation canadienne. Bien que n'ayant pas envoyé de troupes au Mali, le Canada « déploie actuellement des effectifs, incluant des forces spéciales et des hélicoptères, en Mauritanie, l'un des pays voisins du Mali, dans le cadre de l'exercice militaire international Flintlock 13 », selon l'agence de presse canadienne. Par ailleurs, le Canada ne demande pas à ses ressortissants de quitter l'Algérie comme il l'a fait pour ceux qui étaient au Mali. Toutefois, il recommande « d'éviter tout voyage non essentiel à l'extérieur des grands centres urbains en Algérie ». Bien avant les derniers événements, les voyages dans le désert algérien étaient fortement déconseillés par le ministère des affaires étrangères canadien. Il recommandait « d'éviter tout voyage dans les régions désertiques éloignées des provinces d'Illizi, de Tamanrasset, d'Adrar et de Tindouf en raison de la présence de groupes armés et de la possibilité d'attentats terroristes, d'actes de banditisme et d'enlèvements ». Il rappelait aussi qu'on « a signalé que des groupes armés sont actifs dans ces provinces, situées le long des frontières du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de la Libye », Deux compagnies canadiennes activant en Algérie ont annoncé avoir pris des mesures pour faire face à la situation. Selon la télévision publique canadienne CBC, SNC Lavalin a haussé le niveau de sécurité de ses sites en Algérie – on se rappelle qu'en 2008 une voiture piégée a ciblée un chantier de la compagnie d'ingénierie. De son côté la compagnie pétrolière Talisman Energy qui active à quelque 400 km au sud-estr du lieu de la prise d'otages, a suspendu tous les déplacements prévus de ses employés en Algérie.