Dans un communiqué de presse de la Fondation du 8 Mai 1945, rendu public, hier, signé par le SG de cette association, Aouli Makhlouf, il est fait mention de « la construction d'une autoroute en Libye par les Italiens en réparation de la colonisation et de ses conséquences dans ce pays ». « En dépit des coûts considérables de cet important ouvrage, il s'agit pour le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, d'une des conditions sine qua non pour instaurer entre les deux Etats des rapports d'amitié et de relations durables », mentionne-t-on. Le document rappelle ainsi que « Berlusconi, au nom de son pays, a déjà déploré le passé colonialiste de l'Italie. La reine Elisabeth a dénoncé, reconnu et regretté les agissements coupables et condamnables du colonialisme anglais ». Tout en applaudissant l'initiative du gouvernement italien, la Fondation du 8 Mai 1945 n'a pas manqué de rebondir sur le dossier des relations algéro-françaises et de se poser des questions sur l'attitude odieuse, incarnée par la loi du 23 février 2005, observée par la « France des droits de l'homme » à l'égard de son passé colonial. « Pour ce qui est de la France, pays des droits de l'homme, la colonisation aurait-elle eu un autre visage », se sont interrogés les animateurs de la Fondation du 8 Mai 1945. Apparemment oui, puisque « la promulgation suivie d'une annulation arrachée grâce notamment aux réactions énergiques et déterminées des sociétés civiles algérienne et française, de la loi scélérate du 23 février 2005, la laisse accréditer ». « Combien de crimes collectifs, de tentatives de génocide, de crimes contre l'humanité, de projets et d'initiatives de déculturation et de dépersonnalisation et autres mesures d'avilissement humain ont été commis par ces mêmes forces colonialistes ne relèvent-ils pas de la même horreur, de la même injustice et de la même monstruosité », s'est indigné la Fondation du 8 Mai 1945. Aussi, cette dernière n'a pas manqué de réitérer son appel à l'Etat et au peuple français en faveur d'« un examen de conscience lucide et courageux par un acte de contrition », car, pour elle, « l'amitié ne saurait se décréter en occultant le passé ou en effaçant la mémoire, si elle veut envisager et préserver l'avenir » .