Le groupe terroriste, qui a pris d'assaut le site gazier Tigantourine à In Amenas (Illizi), était lourdement armé. Il était doté d'un arsenal de guerre très sophistiqué, constitué, entre autres, de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d'assaut. Un équipement capable de détruire toute une ville. Les terroristes venus du nord du Mali ont mis deux mois à préparer cette opération. Ils ont pu acheminer cet armement sans être repérés… L'assaut donné, jeudi, par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP), s'est soldé par la récupération de mines antichars. Ces mines sont d'une force explosive et destructrice importante et leur détention par ce groupe terroriste prouve que leur intention n'était pas de prendre uniquement des otages étrangers afin de les utiliser comme une carte de pression dans la guerre engagée par la France au Mali, mais de faire sauter carrément le complexe gazier de Tigantourine. La récupération de ces mines a permis, selon les responsables algériens, d'éviter des pertes humaines importantes au niveau du complexe. «Les dégâts auraient été plus graves et catastrophiques sur les plans humain et matériel si les terroristes n'avaient pas été mis hors d'état de nuire immédiatement», révèle une source sécuritaire. L'armement trouvé en possession des terroristes renseigne, selon nos sources, sur les visées de ces criminels. Il est très clair, nous dit-on, que l'objectif n'était pas seulement d'enlever ou de tuer des otages étrangers, mais de frapper fort. «L'agression commise contre le site gazier pourrait être qualifiée d'acte de guerre en raison, entre autres, de l'armement dont disposaient les terroristes. Ces derniers étaient équipés de différentes armes et divers explosifs. Des armes qu'ils pouvaient actionner de loin pour atteindre certaines cibles», nous explique-t-on. Dans le communiqué rendu public par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, il est fait référence de la récupération de «6 fusils-mitrailleurs FMPK, 21 fusils PMAK, 2 fusils à lunettes, 2 mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives et un stock de munitions et d'explosifs». Si l'on se réfère au témoignage des rescapés, les terroristes, devant la non-tergiversation de l'armée algérienne, étaient déterminés à éliminer, sans aucune pitié, tous les étrangers. Des otages dont la plupart de ceux qui ont péri ont été tués d'une balle dans la tête. Plusieurs agences rapportent le calvaire vécu par les otages. Selon l'épouse d'un Philippin blessé, Ruben Andrada, les otages ont été enveloppés d'explosifs et installés dans des camions piégés. «Ils ont mis une bombe sur lui, comme un collier», a-t-elle fait savoir. «Heureusement, elle n'a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées et des gens sont morts.» Selon nos sources, l'Algérie a mené l'assaut dans des conditions extrêmement complexes et a évité un véritable désastre, surtout lorsqu'on sait que l'usine de Tigantourine a été minée par les terroristes. Le but était de la faire exploser.