Ahmed Bouneguab n'est pas au nombre des otages de la base de BP. Néanmoins, il a été séquestré par précaution quatre jours durant, sur le site de BASP (Baroid Algerian services aux puits) pour laquelle il travaille. Il n'a retrouvé la lumière que ce dimanche en fin de journée. «J'étais sur le site de BASP quand les terroristes sont arrivés. Je ne les ai pas vus car notre site se trouve à 12 km de Tigantourine. Mais après, on entendait tout, surtout le bourdonnement des hélicoptères. Notre chef, un expatrié, nous a recommandés de ne pas quitter les lieux. Nous étions protégés par des éléments de la Gendarmerie nationale, du coup, je n'ai pas eu peur. Mais nous n'avions pas trop de provisions. Nous avons raclé nos placards de cuisine. Et nous sommes restés ainsi, sans pouvoir bouger, planqués dans notre coin. Ce n'est qu'une fois le site de BP complètement libéré que nous avons pu quitter les lieux. Nos expatriés ont été escortés par la Gendarmerie jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à bon port», raconte-t-il. «Je salue l'intervention héroïque de notre armée et aussi les braves gendarmes qui ont veillé sur notre sécurité», appuie-t-il. Ahmed indique que pour l'heure, «le travail aux puits est à l'arrêt. Tous nos expatriés sont partis. Je m'inquiète pour mon poste. Si l'activité ne reprend pas, nous perdrons tous notre emploi. Il va falloir changer nos habitudes et renforcer nos conditions de sécurité pour que les entreprises de la région puissent travailler dans la sérénité».