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«Il y a des milices armées à l'intérieur des Ikhwane»
Un dissident de la confrérie jette un pavé dans la mare
Publié dans El Watan le 24 - 01 - 2013

L'un des grands thèmes qui fait en ce moment débat en Egypte, c'est le recours des islamistes à la violence pour imposer leur projet.
Les islamistes radicaux, notamment ceux des factions djihadistes, suscitent naturellement des craintes à ce sujet, mais il n'y a pas qu'eux. Les Frères musulmans, eux-mêmes, sont soupçonnés d'avoir des «milices» qui, selon de nombreux témoignages, ont fait une véritable démonstration de force lors des derniers affrontements opposant pro et anti Morsi, et qui ont fait plusieurs morts. Certes, si l'on s'en tient à leur base doctrinale, les Frères musulmans sont un mouvement pacifique préférant la «daâwa» au «djihad», en s'appuyant sur un prosélytisme «soft» plutôt que sur la puissance du glaive. Et pourtant, il y a déjà ce petit détail qui en dit long : leur écusson sur lequel sont croisés le sabre et le Coran, et ce slogan tiré d'un verset de sourate Al Anfal : «Wa aîdou!» (Préparez-vous). Certaines sources vont jusqu'à soutenir que la confrérie disposerait carrément d'une aile paramilitaire très bien organisée.
C'est du moins, l'accusation portée à leur encontre par un dissident de la «Gamaâ», qui passa de longues années au cœur de la confrérie. Son nom : Tharwat Al Kharbaoui. Il s'est fendu récemment d'un brûlot explosif sur les Frères. Une véritable bombe. Le livre qui a été classé best-seller 2012, et qui en est à sa 13e édition, a pour titre : Sirrou el maabad (Le secret du temple, Dar Ennahdha, le Caire).
L'auteur, avocat de son état, y livre un témoignage saisissant sur le fonctionnement de ce qu'il appelle «Madinat el Ikhwane» (La cité des Frères). L'homme enchaîne les interviews télés, et il était le 11 janvier dernier invité de la chaîne Al Arabia pour un long entretien. Tharwat El Kharbaoui soutient que le noyau dur des FM est dominé aujourd'hui par une poignée de faucons d'obédience «qotbiste», en référence à Sayyid Qotb. L'auteur de Maâlim fi ettariq (Repères sur la route), faut-il le rappeler, a été condamné à mort et fut exécuté le 29 août 1966, sous Nasser.
Sayyid Qotb est considéré comme l'un des théoriciens du salafisme djihadiste et Kharbaoui le qualifie ouvertement de «takfiriste». Selon lui, ses idées ont une grande influence sur les radicaux de la confrérie qui se rapprochent de plus en plus, dit-il, de la tendance salafiste et notamment de la doctrine de «Takfir wal Hijra». Tharwat Al Kharbaoui indique que les «Frères» ont toujours eu une aile militaire, ce qu'il appelle «atandhim al khass» (l'organisation spéciale). Celle-ci a été créée en 1940 et a toujours activé dans la clandestinité. Selon lui, elle n'a jamais disparu de l'organigramme du mouvement. Elle est tenue par d'anciens officiers et autres civils entraînés aux actions de guérilla.
L'auteur rappelle les assassinats politiques commis par cette organisation à la fin des années 1940, et qui ont ciblé, notamment, l'ancien Premier ministre sous Farouk, Mahmoud Fahmi Al Nouqrachi, le 28 décembre 1948, peu après avoir ordonné la dissolution des FM, ou encore le juge Ahmed Al Khaznadar le 22 mars 1948 qui devait juger une affaire dans laquelle étaient impliqués les FM.
Dans une chronique intitulée «Jamaât el ikhwane el moussalahoune» (Le groupe des frères armés) publiée par le quotidien Al Doustour, le 11 décembre dernier, soit quelques jours après les événements sanglants des affrontements du Palais présidentiel, Al Kharbaoui écrit : « J'ai crié de toutes mes forces : ‘‘faites attention, il y a une organisation armée à l'intérieur des Frères musulmans, et cette organisation est constituée de civils entraînés pour combattre durant des années. Ils ont subi un lavage de cerveau et agissent sans foi ni loi''.» «Je préviens d'une guerre civile qu'est capable de déclencher l'organisation des Frères musulmans pour garder le pouvoir. Ce qu'ont fait les milices des Frères, lors du mercredi sanglant, est l'une des prémices de cette guerre. Vous avez dû voir les membres de la confrérie rouler des mécaniques dans une parade militaire et lancer des cris semblables à ceux du Hamas. Après, ils ont lancé un assaut militaire contre les révolutionnaires, provoquant des morts et des blessés».
Nous avions recueilli dans nos précédentes éditions des témoignages corroborant ce récit. Une jeune femme du nom de Zayneb Essaghir, qui avait pris part aux manifs anti-Morsi devant le palais présidentiel ce même mercredi noir, nous avait raconté comment un des «barbus» avait lacéré son fils âgé de 5 ans, et comment elle avait assisté, impuissante, à l'assassinat sous ses yeux du journaliste El Husseini Abou Dhaïf par les mains d'un militant Ikhwane, en qui elle avait reconnu le garde du corps personnel du puissant Khaïrat Echater (n°2 de la confrérie), un certain Khalil ((lire : «Le discours de Morsi et l'oreille mutilée de Sayed Ahmed» in El Watan du 30 décembre 2012).
Ce même Khalil sera arrêté quelques jours après ces événements, précisément le jour du deuxième round du référendum, le 22 décembre, à proximité d'un bureau de vote.
Motif : possession d'une arme à feu sans permis de port d'arme. Tharwat Al Kharbaoui prévient : «Au moment où le président a commencé à traduire le fascisme de la confrérie en décisions politiques, il fallait que l'organisation spéciale réapparaisse à la surface pour terroriser les forces révolutionnaires. Ils vont agir comme les Gardiens de la Révolution en Iran. C'est une organisation fasciste dont le seul credo est le glaive et le feu!»


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