Les habitants du village Ath Wizgan, dans la commune de Bouzeguène, à une soixantaine de km à l'est de Tizi-Ouzou, sont montés au créneau pour la énième fois pour protester contre le retard occasionné dans le projet de raccordement de leur village au gaz naturel entamé depuis le début de l'année 2010. Les villageois n'ont pas procédé, comme d'habitude, à la fermeture des administrations locales ; ils ont décider d'aller plus loin, en écrivant au plus haut magistrat de l'état, le Président Abdelaziz Bouteflika. Dans leur correspondance, les villageois demandent au Président d'user de son large pouvoir pour mettre un terme à leur calvaire qui s'éternise depuis plus de trois ans. Les villageois ne sont pas allés par le dos de la cuillère pour fustiger l'entreprise SGTO, chargée des travaux, à la fois pour ses lenteurs inadmissibles que pour son incapacité à mener à bien les travaux dans les normes requises. Depuis le début des travaux, les villageois conscients de l'intérêt du gaz naturel pour les ménages, se sont mobilisés pour apporter toute l'aide nécessaire à l'entrepreneur et à ses ouvriers. Malheureusement, l'entreprise qui a donné un bon élan au début des travaux, a vite fait de retomber dans une incompréhensible léthargie et une inexcusable indifférence, en laissant le village dans la boue et dans d'immenses monticules de terre devant les habitations. Avec les intempéries hivernales, la vie dans le village est devenue infernale. Les villageois accusent l'entrepreneur de mettre les habitants en danger en ne respectant pas les normes de raccordement et surtout d'enfouissement des tuyaux de gaz à une profondeur suffisante. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que la mise en service d'un quartier du village a été différée et cela grâce à la clairvoyance des agents de la Sonelgaz d'Azazga qui ont décelé de graves anomalies qui auraient pu conduire à l'irréparable. Les rédacteurs de la correspondance destinée au président de la République, n'ont, également, pas ménagé le premier responsable de la localité et la direction de la Sonelgaz de Tizi-Ouzou qui, écrivent-ils, ont failli à leurs engagements écrits et signés le 03 septembre 2012. Les villageois qui espéraient finir avec les bonbonnes de gaz butane et passer, enfin, un hiver bien au chaud, ne semblent toutefois pas se résigner. Les arrêts récurrents des travaux en raison des multiples absences de l'entreprise, depuis plus de deux semaines, inquiètent les villageois mais ne renoncent pas à leur détermination à lutter jusqu'à la réception totale du projet.