Grâce au Front national, les Français auront su que la fête de Yennayer avait été célébrée il y a quelques jours. Cette fête est généralement peu connue dans le pays. Lyon. De notre correspondant Accusant la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, d'avoir fêté le nouvel an berbère à l'Hôtel-de-ville de Lyon, le parti de Marine Le Pen a commis une nouvelle entorse médiatique. Critiquant le communautarisme de la ministre, originaire du Rif marocain, où elle est née en 1977, Florian Philippot a tout simplement procédé à une manipulation à partir d'une bande vidéo qui ne datait pas de ce début d'année 2013, mais de 2009, année 2959 pour les Imazighen. Najat Vallaud-Belkacem n'était alors pas encore ministre ou porte-parole du gouvernement, elle siégeait simplement aux côtés du maire Gérard Collomb à la mairie de Lyon comme adjointe aux grands événements. Ainsi, à l'époque, elle avait ouvert les portes de la mairie lyonnaise à l'association «Awal» pour y célébrer la grande fête de Yennayer. La communauté d'origine algérienne surtout, mais aussi marocaine est très importante dans la cité des Gaules, et les relations entre les pouvoirs municipaux et les communautés étrangères sont confortés par des années d'approfondissement. Dans l'enregistrement vidéo de 2009, Najat Vallaud-Belkacem disait appartenir à la culture berbère depuis sa naissance, et elle avait conclu l'entretien par quelques mots en berbère. Najat Vallaud-Belkacem n'a fait aucun commentaire sur cette affaire, alors que le FN a reconnu sa manipulation, expliquant que de toute façon une élue n'avait pas le droit de parler une langue étrangère. Il y a quelques mois, on lui avait reproché d'être membre du Conseil des Marocains à l'étranger, structure d'obédience royale, alors qu'elle n'y est plus depuis 2011. Tout cela n'est que péripéties. Ministre des Droits des femmes, ancienne porte-parole du candidat Hollande, la responsable politique a reçu en décembre le prix de la Révélation politique de l'année 2012, décerné par le jury du Trombinoscope et remis par Hubert Coudurier du journal Le Télégramme. Déjà, en 2007, elle avait été désignée «Lyonnaise de l'année», avec le footballeur Karim Benzema.