Les prix des légumes secs et du café sont en hausse sur les marchés de gros depuis dimanche. C'est Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union nationale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), qui l'a déclaré hier à l'occasion de la rencontre des commerçants au siège de l'association El Djahidia pour célébrer la grève des 8 jours tenue par les commerçants durant la Révolution. A cette occasion, les commerçants demandent aux pouvoirs publics de déclarer officiellement la date du 28 janvier, journée nationale des commerçants. En marge de cette rencontre, M. Boulenouar a tenu à expliquer les raisons de la hausse subite des prix : «Les prix des légumes secs et du café ont augmenté entre 10 et 20% dimanche dernier au niveau du marché du gros de Semmar. Ce n'est pas normal.» Et de préciser : «Les prix ont à peine augmenté sur les marchés mondiaux. Leur impact sur le marché national pourra se répercuter dans les mois à venir, mais pas dans l'immédiat.» D'après ce représentant des commerçants, les prix ont augmenté de 1 à 2% sur le marché mondial. Les commerçants profitent de cette hausse pour vendre des produits achetés auparavant en les alignant sur les nouveaux prix. Pourquoi ces pratiques malsaines se répètent à chaque fois sans qu'il y ait de mécanisme de régulation ? «Cette manipulation est la conséquence du monopole situé au niveau de l'importation. Ce circuit n'est pas assez contrôlé», souligne M. Boulenouar. A cette défaillance s'ajoute la faible production nationale. Pour rappel, 50% des produits alimentaires sont importés, selon les estimations de l'UGCAA. Au sujet de la hausse constante des prix des fruits et légumes, même lorsqu'il s'agit de produits de saison, le porte-parole de l'UGCAA l'explique par l'écart important qui existe entre les prix du marché de gros et ceux de celui du détail. Cette différence est renvoyée à la faille qui existe dans le circuit de distribution et le manque flagrant de marchés de proximité. Ainsi le monopole qui engendre la spéculation demeure la première cause de l'effervescence qui a gagné les marchés depuis des années. Pour y remédier, l'UGCAA lance un appel au gouvernement afin de faire participer les commerçants à la prochaine tripartite. Histoire de trouver une solution durable à l'anarchie qui règne. Mais quelles sont les personnes qui vont représenter ces commerçants, sachant que l'UGCAA est divisée depuis des années ? «Les commerçants connus et reconnus par l'Etat», répond M. Boulenouar qui a tiré à boulets rouges sur le pacte économique et social qu'il a qualifié de «simple protocole». L'UGCAA appelle à la révision du contenu de ce pacte et de faire participer les parties qui sont en mesure d'assurer la stabilité socioéconomique.