Pour l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la hausse des prix des produits alimentaires tire inéluctablement l'inflation à la hausse. Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, estime que cette hausse trouve son origine aussi bien dans l'activité d'importation, quasiment incontrôlable, que dans l'état de déstructuration qui caractérise le circuit du commerce et de distribution au sein du marché national. Les déficits enregistrés sur bon nombre de produits agricoles, l'augmentation de la demande induite par les récents réajustements des niveaux des salaires et la dévalorisation du dinar sont également à l'origine de l'augmentation des prix des produits alimentaires. Les chiffres présentés dimanche dernier par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural confirment on ne peut mieux ce constat : «La valeur de la production agricole en Algérie a dépassé 29 milliards de dollars en 2012, en hausse de près de 32% par rapport à 2011», mais cette hausse s'est accompagnée toutefois d'une baisse en volume. Aussi, déplore M. Boulenouar, les producteurs algériens se montrent aujourd'hui craintifs face à la politique encourageant l'importation et se voient obligés de limiter leurs investissements, «et cela se répercute automatiquement sur les prix des produits locaux», note-t-il. Le nombre de marchés, très réduit par rapport au nombre de commerçants, en constante augmentation, engendre «une restriction de l'offre chez les détaillants et, par ricochet, une augmentation des prix», souligne encore le représentant des commerçants algériens. Et de préciser que «le prix des fruits et légumes est établi sur la base de la quantité des marchandises disponibles sur les marchés de proximité. Il augmente non pas de 10 ou 20% mais de 50 à 100% depuis le marché de gros jusqu'au marché de détail, parce que le gros de la marchandise reste aux marchés de gros en l'absence de marchés de détail et de proximité». Pour cette nouvelle année, l'Union des commerçants algériens ne s'attend pas à un quelconque «répit», selon nos estimations, une augmentation des prix va se faire sentir dans les quelques mois à venir et l'année 2013 va connaître, dès le premier semestre, une hausse des prix des produits alimentaires de l'ordre de 15 à 20%.